Isabelle Huppert se retrouve à la tête d’un immense trafic de drogue dans "La Daronne", en salles mercredi 1:28
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Isabelle Huppert se retrouve à la tête d’un immense trafic de drogue dans "La Daronne" réalisé par Jean-Paul Salomé, en salles mercredi, en partenariat avec Europe 1.

Dans "La Daronne", en salles mercredi, Isabelle Huppert incarne Patience Portefeux, une interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Lors d'une enquête, elle découvre que l'un des trafiquants n'est autre que le fils de l'infirmière dévouée qui s’occupe de sa mère. Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête d'un immense trafic ; cette nouvelle venue dans le milieu du deal est surnommée par ses collègues policiers "La Daronne".

Entre polar et comédie

"La Daronne" est adapté du roman éponyme d’Hannelore Cayre qui a reçu le Grand Prix de la littérature policière en 2017. "Je l’ai beaucoup aimé, notamment son ton, son mélange de comédie et de polar", explique le réalisateur Jean-Paul Salomé. "Surtout, j’y ai vu la possibilité d’un beau portrait de femme, avec à la clé un rôle intéressant pour Isabelle Huppert. J’imaginais le contraste entre elle et sa carrure plutôt frêle, et ce milieu d’hommes costauds - dealers qui roulent en Porsche Cayenne, policiers - et la manière un peu irrévérencieuse dont elle les traite" explique le réalisateur.

Hannelore Cayre, autrice du roman, a d’ailleurs collaboré à l’écriture du scénario. C’est son expérience du pénal qui lui a inspiré ses deux livres à succès "Commis d’office" et "La Daronne", deux polars racontant la misère ordinaire de la justice. Dans "La Daronne", Hannelore Cayre dénonce les conditions de travail des traducteurs interprètes judiciaires, auxiliaires de justice aussi peu considérés qu’indispensables. Selon elle, ceux-ci sont "coincés dans les lignes budgétaires entre les timbres et les enveloppes. On leur accorde la même considération qu’à une pièce de mobilier. Pourtant, sans eux la justice ne fonctionnerait pas".

Un portrait de femme multiple

Isabelle Huppert a découvert le roman par hasard, en écoutant son autrice à la radio. "J’ai été accrochée par ce qu’elle disait, j’ai couru acheter le livre, que j’ai trouvé formidable. Il y avait là un portrait de femme, la promesse d’un destin. Je ne cherche pas systématiquement des rôles dans les livres, il m’arrive aussi de lire pour le plaisir ! Mais pour "La Daronne", j’avais senti à travers ce qu’en disait la romancière qu’il y avait un personnage central intéressant. Et la matière d’un film qui ne sacrifie pas entièrement aux codes des genres, ou polar ou comédie" précise-t-elle.

La diversité des registres abordés est notamment ce qui a particulièrement attiré l’actrice. "’La Daronne’ est un sujet qui aurait plu à Claude Chabrol : il y a tous les ingrédients d’une satire, mais, tant dans le livre que dans le film, on ne perd jamais une forme d’humanisme" ajoute-t-elle. "J’aimais le besoin du personnage principal de se plonger dans une aventure qui la fait devenir complice et adversaire. Complice parce que tout commence par cette amitié avec l’infirmière qui veille sur sa mère. Adversaire parce qu’elle va soutirer un maximum d’argent à ceux qu’elle dupe. Il y a une amoralité, un côté anar qui me plaisent."

Le défi d’apprendre à parler arabe

Pour les besoins du rôle, Isabelle Huppert a dû apprendre à parler arabe. "C’était un défi amusant, mais très difficile" précise-t-elle. "La même année, j’ai dû parler un petit peu chinois dans "Luz" de Flora Lau, et beaucoup arabe dans "La Daronne". Autant, pour les langues qui nous sont proches, c’est assez simple, autant chinois et arabe, il y a des sonorités qu’on a beaucoup de mal à reproduire. Mais cela fait partie du travail : je m’y suis mis plusieurs mois à l’avance, j’espère que je le parle suffisamment bien ! "

 

"La Daronne" est en salles ce mercredi, en partenariat avec Europe 1.