Julie Andrieu : "Ouvrir un restaurant irait à l'encontre de ce qui me plaît"

Julie Andrieu ne s'est jamais laissé tenter par le cinéma.
Julie Andrieu ne s'est jamais laissé tenter par le cinéma. © MIGUEL MEDINA / AFP
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A.D.
La cuisinière auteure utilise tous les supports pour partager sa passion culinaire. Et reste aussi loin du cinéma que d'une toque de chef de restaurant.
INTERVIEW

Elle a grandi sans que ne lui soit transmis le goût pour la gastronomie et si elle est finalement tombée dans les marmites, c'est "par réaction". Julie Andrieu est une célèbre cuisinière qui partage sa passion dans les livres, dont le dernier, Le tour de France gourmand, est sorti en mars 2016. Celle qui officie aussi sur France 3 dans Les carnets de Julie était samedi l'invitée d'Il n'y a pas qu'une vie dans la vie pour évoquer son parcours et dévoiler quelques astuces pour le réveillon.

Troubles alimentaires. Avant 20 ans, Julie Andrieu "n'avait jamais vu une baguette de pain à la maison". Sa mère, l'actrice Nicole Coucrel, qui l'a élevée seule, "aimait manger", mais "ne cuisinait pas". Le rapport à la nourriture de la jeune femme se fait plus complexe encore quand elle rencontre un médecin qui la trouve trop grosse. Elle enchaîne alors les régimes, traverse une période d'anorexie-boulimie jusqu'au jour où elle comprend comme un déclic qu'il suffit de bien manger. Elle partage ensuite le plaisir de la cuisine avec son amoureux de l'époque, Jean-Marie Perrier. "Il m’a vraiment initié au plaisir d’aller au bistrot, boire du vin, savourer des plats qui avaient une histoire. Je retrouvais un paradis où la nourriture n’était plus synonyme de culpabilité."

Entendu sur europe1 :
Les séries, les téléfilms, je me tiens à distance de ça avec beaucoup de méfiance

Photojournaliste. Depuis, elle a banni les régimes et a fait plusieurs fois le tour du globe, pour son travail mais également pour l'expérience. C'est ainsi que juste après son bac, elle est partie sac sur le dos et appareil photo en bandoulière, en Inde, au Népal. Elle est devenue photojournaliste pendant quatre ans, a vendu des clichés à Paris-Match, Elle… Là aussi, c’est un peu venu par réaction, raconte-t-elle. "Deux ou trois fois, on m’avait proposé de faire du mannequinat parce que j’étais grande, plutôt mignonne, mais je n’avais pas du tout envie d’aller vers ça. Cela a été un peu une façon de m’affirmer, de dire que je ne voulais pas être devant, mais derrière" l’appareil photo.

Méfiance vis-à-vis du métier de comédien. De la même façon, Julie Andrieu refuse toujours, jusqu'à encore récemment, les propositions de séries ou de téléfilms. "Je n’ai jamais eu envie de jouer la comédie dans la vie comme sur scène. C’est un métier qui est une sorte de miroir aux alouettes, où l’on est dépendant du désir de l’autre et où il est difficile de vieillir, notamment pour une femme. Ça ne m’a jamais paru être une hypothèse. Je me tiens à distance de ça avec beaucoup de méfiance."

Collaboration avec Thierry Marx. C'est finalement Henri Cartier-Bresson qui la détourne de l'objectif photo en lui conseillant "d’appesantir son regard sur ce qui l'entoure". Ce sera la cuisine, qu'elle allie avec une autre passion : l'écriture. Son premier livre sort en 1999. Elle devient critique gastronomique pour Lebey un an plus tard et n'a plus arrêté depuis ses publications. En parallèle, la télé, qui a rattrapé son retard sur l'Angleterre en termes d'émissions culinaires, est devenue sa meilleure alliée. Julie Andrieu considère avoir ouvert "une troisième voie, entre le terroir et la cuisine gastronomique des chefs". Et même si elle collabore avec Thierry Marx, chef du Mandarin oriental, elle ne souhaite pas ouvrir son propre établissement. "Ça va à l’encontre de ce qui me plait dans ce métier : la liberté, ne pas avoir de contraintes, d’horaires. Ça ne me correspond pas." 

Quelques astuces de Julie pour le réveillon de Noël 

  • Si vous voulez zapper les traditionnels blinis avec du saumon fumé : remplacez-les par des tranches épaisses de céleri (boule) poêlées et rissolées dans un fond de bouillon et de beurre.
  • Si vous voulez échapper à la traditionnelle dinde : Julie propose de revisiter la pastilla marocaine avec des perdreaux. Ou même, comme elle cette année, d'opter pour un jarret de veau confit au four qui peut être accompagné d'un gartin dauphinois au… fenouil, pour plus d'originalité.
  • Si vous ne voulez pas échapper à la dinde, mais que vous espérez qu'elle ne soit pas trop sèche : Julie cite ici une astuce du chef Thierry Marx. Plutôt que de farcir la volaille de manière traditionnelle, optez pour des légumes bouillis (à garder ou pas en fin de cuisson). Ceux-ci vont dégager une vapeur et attendrir la dinde de l'intérieur sans ajouter de gras. Pour plus de simplicité, sachez qu'il n'est pas obligé de coudre la volaille pour qu'elle soit réussie !