Jean-Jacques Annaud : "Marguerite Duras n’était intéressée que par le fric"

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Aurélie Dupuy
Au micro d'Europe 1, le réalisateur a fait quelques révélations sur l'auteure de "L'amant", roman qu'il a adapté pour le cinéma.
INTERVIEW

Le petit écran est le nouveau défi de Jean-Jacques Annaud. Le réalisateur vient d'adapter pour TF1 le roman La vérité sur l'affaire Harry Québert. Ce n'est rien d'autre, pour lui, qu'"un film de 8h30 que l’on présente en dix morceaux". Invité pour l'occasion dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, le réalisateur a aussi évoqué les coulisses de plusieurs de ces films.

"Les gens imaginaient un intellect pur". Si pour l'adaptation du livre Le nom de la rose, l'auteur italien Umberto Eco avait laissé carte blanche à Jean-Jacques Annaud en lui disant que c’était son livre mais que Jean-Jacques Annaud faisait son film, la romancière Marguerite Duras n’a pas eu la même approche pour l’adaptation de L’Amant. Elle considérait que c’était son film à elle et que le réalisateur ne devait faire que les images, explique Jean-Jacques Annaud : "Je me suis battu avec elle quasiment tous les jours. Mais elle était très drôle aussi, Marguerite, et elle était le contraire de ce qu’on imagine. Les gens imaginaient un intellect pur, elle n’était intéressée que par le fric", assure-t-il, avant d'ajouter une anecdote savoureuse : "Chez elle, il n’y avait aucune décoration sauf un sous-verre énorme. C’était la double page du Monde montrant le graphique de la courbe de ventes de L’Amant. C’était la seule décoration sur les murs", raconte le cinéaste.

Son analyse est douce amère : "Ça remet les choses en place. Mais c’est bien, ça ne me gêne pas, ça. Nietzche dit un truc très bien, il dit 'quand des banquiers se rencontrent, ils parlent d’art et quand des artistes se rencontrent, ils parlent de fric'."