Jean-François Richet : "Vidocq est un personnage plutôt terre à terre, plutôt un sanglier"

© Christophe Archambault/AFP
  • Copié
Aurélie Dupuy
Le réalisateur signe une nouvelle adaptation du personnage de Vidocq avec le film "L'Empereur de Paris", avec Vincent Cassel dans le rôle titre.
INTERVIEW

Une nouvelle fois, Vincent Cassel fait équipe avec Jean-François Richet. Après le diptyque Mesrine et Un moment d'égarement, l'acteur prend les habits du fils de boulanger devenu le bagnard le plus fameux de l'histoire, celui qui s'est évadé 27 fois, pour devenir chef de la brigade de sûreté de Napoléon : Vidocq. Le cinéaste était l'invité dominical de l'émission C'est arrivé demain pour présenter son film, qui sort dans les salles mercredi 19 décembre.

"Seconde chance". Le héros au fort potentiel romanesque a d'ores-et-déjà fait l'objet de plusieurs adaptations au cinéma. "Ce qui m’intéressait, c’est que c’est un personnage qui dit non et quand on dit non, on affirme sa liberté. Le début des problèmes arrive aussi", explique le cinéaste, qui confie avoir également été attiré par la "condition sociale" de son personnage, qui fait un grand écart entre voyou et chef de la police, incarnant l'idée qu'"il y a quand même droit à une seconde chance".

Entendu sur europe1 :
Vincent Cassel a pris 15 ou 20 kilos pour le rôle.

Luchini face à Cassel. Le réalisateur avait un vaste matériau pour cerner son héros. "Je me suis appuyé sur ses mémoires", quatre épais volumes. "C’est un personnage qui est plutôt terre à terre, un sanglier. On en a parlé avec Vincent Cassel, qui a grossi, il a pris 15 ou 20 kilos pour le rôle", souligne le cinéaste, qui lui avait déjà demandé une prise de poids similaire pour les Mesrine.

Face à Vidocq, on retrouve fatalement le ministre de la police, Fouché, incarné par Fabrice Luchini. "On voulait travailler ensemble mais il a un planning de ministre. Heureusement que c’est Fabrice qui incarne Fouché. Je ne sais pas qui j’aurais pris. Il peut avoir cette duplicité que Fouché a". S'ajoute entre autres au casting Patrick Chesnais, dans le rôle du préfet. Une brochette d'acteurs qui impressionne même le réalisateur. "J’arrive à être spectateur quand je les dirige", confie-t-il.

Enfin, le dernier personnage est le décor. Des bateaux-prisons de la rade de Toulon, au Paris de 1809, tout a été reconstitué pour coller au plus près à l'époque. "Je suis passionné d’histoire. C’est un film d’action mais j’ai voulu qu’on soit en immersion. Je tenais à montrer le monde du travail sous l’Empire."