Michel Drucker était l'invité d'Europe 1, jeudi (photo d'archives). 2:29
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Laetitia Drevet
Présentateur phare depuis 50 ans à la télévision, Michel Drucker s'est lancé sur scène en 2016. Au micro d'Anne Roumanoff sur Europe 1, il raconte ses incertitudes, son trac, et son plaisir de jouer dans des salles de spectacle, resté intact. 
INTERVIEW

Sa première fois sur scène, Michel Drucker s'en souvient comme si c'était hier. Lui que l'on connaissait sur petit écran depuis plus de 50 ans, a décidé en 2016 de tenter sa chance dans les salles de spectacles. Deux carrières étroitement liées, l'une l'ayant menée à l'autre après un demi siècle d'activité. "J’ai voulu savoir ce que c’était, ce que ressentaient ceux que je présentais depuis tant d’années à la télévision. J’ai quitté mon fauteuil, traversé le miroir pour passer de la salle à la scène", raconte-il au micro d'Anne Roumanoff sur Europe 1. 

"Fabrice Luchini m'a dit : 'Drucker, t'es fêlé'"

Quand l'envie de scène le prend, Michel Drucker demande conseil. "J'en ai parlé à Laurent Ruquier. Il m'a dit : 'Allez-y Michel, si vous faites 80 spectateurs dans trois villes de province, à Paris ça ne se saura pas, et au moins vous saurez ce que c'est !'" Encouragé, il se tourne ensuite vers l'acteur Fabrice Luchini. "Lui m'a répliqué 'Drucker t'es complètement fêlé !' Et m'a demandé si j'étais certain d'avoir une autonomie suffisante en position verticale, après avoir été assis sur un canapé pendant 25 ans... Voilà qui vous encourage !", s'amuse Michel Drucker. 

Salle comble pour la première

Pas de quoi le démotiver. "C’était trois mois après le drame du Bataclan. Tous les spectacles étaient annulés. Je devais jouer à Rennes, deux soirées dans une salle à 600 places. Mais avec seulement 80 places étaient réservées le premier soir, 85 le second. Le producteur voulait reporter, comme tous les artistes", retrace Michel Drucker. Mais il décide alors d'attendre, mise sur les réservations de dernières minute. "J’ai dit : 'je préfère qu’on dise que Drucker joue dans des salles clairsemées, que Drucker annule sa tournée faute de locations." Mais le soir de la première, la salle est comble.

Depuis, Michel Drucker a arpenté plus de 130 villes. "J'ai pris énormément de plaisir sur scène", reconnait-il. S'il envisage d’arrêter la télévision un jour, Michel Drucker ne voit plus vivre sans monter de spectacle. "J’ai moins peur maintenant que la télé me quitte, ou de quitter la télé. Car la scène, je ne la quitterai jamais."