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Europe 1 , modifié à
D'jal présente jeudi dans l'émission "Ça fait du bien" le film "Opération Portugal", prolongement de son sketch le plus connu. L'humoriste, visiblement très ému, évoque les larmes aux yeux le destin de son père, forcé à vivre sa vie d'artiste par procuration au travers de la carrière de son propre fils.
INTERVIEW

D'jal l'a appris à l'occasion d'un reportage télé. Son père ne lui avait jamais dit, mais il se destinait, comme son fils, à une carrière artistique. Choisi pour intégrer une école de dessin dans son Maroc natal, il n'avait pas pu suivre la voie de sa passion. En devenant humoriste, D'jal a finalement pris sa revanche sur l'histoire de son père, comme il l'explique jeudi au micro d'Anne Roumanoff dans l'émission Ça fait du bien.

"J'imagine sa tristesse"

"C'est incroyable. Il a vécu par procuration tout ce qui m'arrivait. Ma plus grande fierté, c'était mon père", explique un D'jal visiblement très ému, s'interrompant à plusieurs reprises pour ravaler ses larmes et maîtriser sa voix, altérée par son émotion.

"Mon père a marché je ne sais combien de kilomètres pour aller jusqu'à Rabat faire cette école de dessin. Il a été pris. On lui propose une bourse pour aller à Paris", détaille-t-il. "Son père lui a dit 'Tu vas prendre les cageots et aller chercher les légumes, Ne me parle pas de ça'. J'imagine sa tristesse, j'imagine sa frustration : il a dû abandonner ses rêves."

"L'éducation que je t'ai donnée n'était pas la bonne"

En apprenant cela sur le tard, D'jal a aussi mieux compris certains comportements de son père. "Quand j'étais plus jeune, je ne comprenais parfois pas quand il était colérique ou violent. Il était frustré, au fond de lui il était malheureux", se souvient l'humoriste. "Heureusement, il y a plus de vingt ans de ça, il m'a dit 'Pardon, l'éducation que je t'ai donnée à un moment n'était pas la bonne'. Ça a été fondateur pour nous."

Sa carrière décollant, D'jal décide de se faire accompagner par son père, devenu son plus grand fan. Au point que ce dernier distribue des flyers des spectacles de son fils jusque sur son lit d'hôpital. "Je me suis toujours attaché à rendre fier mon père. Je l'ai amené partout avec moi : en tournées, dans les missions humanitaires, partout. J'ai essayé de le rendre heureux", indique l'humoriste. "Quand je vois le film, quand je vois l'humanité des retours des gens, je me dis que, quelque part, ils continuent à faire vivre mon père."