François Cluzet : "Je ne suis pas acteur pour jouer mais pour vivre"

© TIZIANA FABI / AFP
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A.D , modifié à
Le comédien retrouve le film à suspense avec La mécanique de l'ombre, en salles mercredi. Il y incarne un homme qui se retrouve mêlé à une machination politique. 
INTERVIEW

Après le film à succès et à suspense Ne le dis à personne qui avait été un tournant dans sa carrière, François Cluzet effectue un grand retour vers le polar. L'acteur est cette fois à l'affiche, dès mercredi, de La mécanique de l'ombre. Dans ce premier film de Thomas Kruithof, il joue un homme à qui l'on demande de boucler un dossier pour le lendemain et qui craque. Le burn-out est là. Il se retrouve au chômage, essaie de survivre jusqu'au jour où il reçoit un coup de fil. On lui propose un boulot simple : retranscrire des conversations téléphoniques sur une machine à écrire. Sauf qu'il se retrouve mêlé à une machination politique. Le comédien était l'invité d'Un dimanche de cinéma pour évoquer son rôle.

"Planquer l'ego". "Le type écoute, parle très peu et il encaisse. L'étau se resserre autour de lui. Petit à petit, il comprend que ce job bien rémunéré comporte des dangers et qu'il va falloir sauver sa peau. Il met du temps à comprendre comment, c'est tout l'intérêt du film." Ce qui a motivé l'acteur était d'allier divertissement et sujet noir. Au delà de l'appréhension d'un premier film, plusieurs indices lui ont permis de faire confiance à ce nouveau réalisateur : "le scénario était écrit depuis quelques années, il est très abouti et en était l'auteur, il était inénarrable. Et le troisième truc qui finit de convaincre était le casting." On retrouve notamment à ses côtés Denis Podalydès et Sami Bouajila. "Pour réussir un film, il faut planquer l'ego, arriver à travailler ensemble, motiver l'équipe de sorte qu'elle soit à 110%."

"Je suis acteur pour vivre". A 60 ans, après 40 ans de carrière et 70 films, il reconnaît avoir collaboré à "pas mal" de premiers films ratés, de seconds rôles et de premiers rôles refusés par les stars du moment avant de connaître les grands succès, dont Intouchables. Ce parcours lui a offert la possibilité de mieux capturer l'essence d'un interprète : "son rôle est d'amener la vie. Ce que j'apprécie de plus en plus, c'est le non-jeu. Je prépare en amont le film pendant deux ou trois mois, ensuite mon seul travail, c'est de vivre, d'être. Je prends ce métier très au sérieux. Je ne suis pas acteur pour jouer mais pour vivre. Si j'ai décidé d'être acteur, c'est qu'une vie ne suffisait pas. Ma vie à moi ne me convenait pas assez."