Eurovision 2023 : La Zarra mise sur l'électro-disco pour la France avec «Évidemment»

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La Zarra, Québécoise qui chantera pour la France à l'Eurovision, mise pour l'emporter sur "Evidemment". © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP
La chanteuse québécoise La Zarra, qui représentera la France à l'Eurovision 2023, a dévoilé son titre "Évidemment" qu'elle interprétera sur scène, le 13 mai à Liverpool. Cette chanson sonne comme un vœu de prophétie auto-réalisatrice pour la France qui n'a plus gagné le concours depuis Marie Myriam en 1977.

La Zarra, Québécoise qui chantera pour la France à l'Eurovision, mise pour l'emporter sur Évidemment, texte mélancolique enrobé d'électro-disco, dévoilé dimanche soir dans le journal de 20 heures de France 2. Évidemment, c'est "le premier mot qui m'est venu quand on m'a proposé de faire l'Eurovision", a exposé l'artiste en présentant ce titre en amont vendredi à quelques journalistes et "Eurofans" priés de rester discrets jusqu'à dimanche soir.

Une introduction qui fait penser à Édith Piaf

Le titre de la chanson sonne comme un vœu de prophétie auto-réalisatrice pour la France qui n'a plus gagné l'Eurovision depuis Marie Myriam en 1977. "Allons la chercher cette victoire !", lance d'ailleurs Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française aux côtés de l'artiste pour cette écoute privée. L'introduction de la chanson fait penser à Édith Piaf et par extension à une héritière, Barbara Pravi, candidate française arrivée 2e en 2021. Mais c'est une fausse piste. Car au bout d'une minute surgit l'électro-disco juchée sur une ligne de basse rebondie.

Pour le texte, La Zarra - alias en référence à "La Môme", surnom d'Edith Piaf - malaxe des thèmes irriguant déjà le hit Tu t'en iras, qui l'avait révélée en 2021, pièce de son premier album Traîtrise sorti la même année. Soit l'amoncellement de nuages annonçant la pluie après une belle journée, métaphore des désillusions d'une vie sentimentale ou professionnelle. "Evidemment, toutes ces belles promesses que j'entends, ce n'est que du vent", chante ainsi la Québécoise, toujours mystérieuse, ne divulguant pas son âge.

"Je chante toujours la mélancolie mais elle n'est pas triste. Je veux avancer malgré les fausses promesses", développe la chanteuse, robe-fourreau noire et escarpins Louboutin aux pieds vendredi. L'artiste promet à ce sujet "une tenue démentielle" le jour J, le 13 mai à Liverpool. L'Ukraine a remporté la dernière édition mais ne peut accueillir le concours en raison de l'invasion russe. "Comme vous le savez, je suis Québécoise, (ma famille est) d'origine marocaine. Quand l'Eurovision est venue à moi, j'avais ce sentiment, ce besoin de parler d'amour de soi, d'amour universel. Cette chanson est venue assez facilement, en trois nuits", poursuit-elle.

 

Le précédent Natasha St-Pier

L'artiste a été choisie après une rencontre-coup de coeur avec Alexandra Redde-Amiel, également directrice des divertissements et jeux de France Télévisions. Le vote d'un jury et du public, en usage ces dernières années en France, a donc été mis entre parenthèses. Officiellement, la contre-performance des candidats français Alvan & Ahez, avant-derniers en 2022, n'y est pour rien. Pour rappel, en 2001, la France avait été représentée à l'Eurovision par la Canadienne Natasha St-Pier (4e).

Quand un journaliste, qui entend - parmi d'autres choses - comme un petit écho de la chanson de Conchita Wurst victorieuse en 2014, demande à La Zarra si elle s'en est inspirée, Alexandra Redde-Amiel répond : "C'est une question qui pourrait presque la vexer. Elle n'est pas du tout sur les inspirations de ceux qui ont gagné, elle est viscéralement artiste. C'est ce qui fait toute la richesse de La Zarra, elle ne se compare pas", coupe la cheffe de délégation. "Voilà, comme elle a dit", se contente d'ajouter la chanteuse.