Le jaune et les livres, deux caractéristiques de la vie de Fabrice Midal. 12:22
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Aurélie Dupuy , modifié à
Philosophe et fondateur de l'école occidentale de méditation, l'homme qui chérit le jaune a accepté une intrusion dans sa bibliothèque, pleine de philosophie et de poésie.

Si l'on connaît l'apparence du personnage - toujours de jaune vêtu - rien d'étonnant à ne voir que des murs jaunes au domicile du philosophe Fabrice Midal, à Puteaux. Ainsi que des radiateurs jaunes, des stores jaunes et des bibliothèques... jaunes. "Je n'ai aucune idée du pourquoi, mais j'adore, ça me met de bonne humeur." Le philosophe qui vient de publier Méditer, le bonheur d'être présent, accueillait dimanche Nicolas Carreau, dans l'émission La voix est livre, au 43e étage d'une tour dont les baies vitrées permettent d'admirer Paris. 

Le livre, partout

Outre le jaune, ce qui interpelle chez le philosophe, c'est que les murs de quasi toutes les pièce sont envahis de livres. "D'abord, c'est mon travail, j'écris, je lis. Ma bibliothèque, c'est l'espace où je vis. Du reste, c'est assez singulier de parler de sa bibliothèque, parce que c'est peut-être ce qu'il y a de plus intime."

Dans le bureau, la philo

Sénèque, Lucrèce, Épictète, Nietzsche...sont présents sur les étagères. "C'est classé chronologiquement. On commence par les pré-socratiques, puis Platon, Aristote et on continue avec Descartes, Kant, Rousseau...", dévoile le spécialiste. Heidegger et Wittgenstein ont quant à eux une place un peu à part, "colossale". A côté des livres, une collection de vases grecs "témoignant de la mythologie et de la pensée grecques."

Le roman ne passe pas par lui

Un secteur est totalement consacré à la poésie. Le philosophe le précise : "Je crois qu'il n'y a pas de romans dans ma bibliothèque. Je ne lis pas de romans. Enfin, il y a des romans, ceux qui pour moi entrent dans la poésie. Par exemple, vous avez Kafka". "Ce n'est pas que le roman me rebute, mais tout est dans la poésie. La poésie, on est tout de suite dans l'écoute d'une parole qui nous touche et nous concerne. Après je ne peux pas l'expliquer, ce n'est pas par là que le monde s'ouvre. Je sens mieux pour moi, le risque d'une aventure dans la poésie que dans le roman. Il y a des exceptions", note-t-il, comme Proust.

Rayons poésie, il faut distinguer deux parties majeures : la poésie russe et l'américaine. "Il y a une préconception française : quand on parle de la poésie, on est enfermé dans la poésie française, ce qui me semble très dommageable."

Fabrice Midal a par ailleurs côtoyé Allen Ginsberg, père de la beat generation. "Il était très engagé dans la méditation. Je découvre la méditation quand j'ai 20 ans. Je vais pratiquer à Paris. Un type arrive, c'était Allen Ginsberg. Il nous fait un cours de poésie extraordinaire. J'ai commencé à sympathiser avec lui", raconte-t-il, avouant au passage avoir eu avec lui de ces conversations qui changent une vie, notamment sur la conception du présent.