Daniel Buren fait retirer une oeuvre de street art en face de ses fameuses colonnes

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L'oeuvre du Module de Zeer a été installée sur des colonnes en face des fameuses colonnes de Daniel Buren. © "AFP PHOTO /JEAN FAUCHEUR
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Europe1.fr avec AFP
L'artiste Daniel Buren a fait enlever une oeuvre de street art installée à son insu en face de ses célèbres colonnes au Palais-Royal. 

Le ministère de la Culture a dû retirer une oeuvre de street art installée au Palais-Royal, à Paris, en face des célèbres colonnes de Daniel Buren à la demande de ce dernier, qui a fait valoir son "droit moral", a indiqué samedi le ministère. Daniel Buren "a envoyé un courrier demandant, au nom du droit moral, à ce que l'oeuvre soit retirée parce qu'il n'avait pas été prévenu" de son installation, a-t-on précisé au ministère, confirmant une information du Journal des Arts.

Des toiles imprimées sur sept colonnes. L'oeuvre du Français Le Module de Zeer, installée dans le cadre d'une exposition organisée par le ministère de la Culture pour mettre en valeur l'art urbain, intitulée "A l'échelle de la ville" (17 avril au 10 juin), a été décrochée le 18 mai. L'artiste avait recouvert de toile imprimée sept colonnes d'une galerie longeant la cour d'honneur du Palais-Royal -aux abords du ministère- où sont installées les fameuses colonnes de Buren, elles-mêmes tant décriées par les défenseurs du patrimoine lors de leur installation en 1986. L'oeuvre du Module de Zeer, avec ses impressions de modules composant des rayures horizontales, avait été conçue comme un "dialogue" avec les colonnes aux rayures verticales blanches et noires de Daniel Buren.

"Un scandale aurait pu être évité". "Nous sommes le ministère de la propriété intellectuelle et artistique, donc du droit moral des auteurs et créateurs (...) il y a une question d'exemplarité", a souligné le ministère pour justifier sa décision de retirer l'oeuvre, reconnaissant n'avoir pas fait la demande préalable requise auprès de l'artiste. Le ministère a précisé que l'artiste "devrait être reçu pour des collaborations futures". Le commissaire de l'exposition "A l'échelle de la ville", Jean Faucheur, a regretté une situation "très blessante" pour cet artiste. "C'est vraiment dommage, c'est un scandale qui aurait pu être évité dès le départ", a-t-il déploré. "L'art urbain s'est débrouillé tout seul depuis quarante ans, depuis quatre/cinq ans le ministère de la Culture veut promouvoir cette forme d'art, et tout à coup le signal qui est envoyé est très négatif."