Costa-Gavras : "On ne juge pas une oeuvre avec des manifestants devant la Cinémathèque"

  • Copié
G.P.
Sur Europe 1, le président de la Cinémathèque française évoque les polémiques qui ont émaillé l’institution au mois d'octobre et novembre dernier. 
INTERVIEW

Un mois après avoir annoncé le report de la rétrospective Jean-Claude Brisseau à la Cinémathèque française, son président, Costa-Gavras est revenu sur les polémiques qui ont émaillé l'institution. La Cinémathèque avait été pointée du doigt par plusieurs associations féministes, qui dénonçaient la programmation de deux rétrospectives : l'une consacrée à Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles, et la seconde consacrée à Jean-Claude Brisseau, condamné pour agression et harcèlement sexuel.

Un report, "jusqu'au moment où les choses se calment". La Cinémathèque a maintenu la rétrospective Polanski, mais reportée celle de Jean-Claude Brisseau. "Nous avons ajournée celle de Brisseau car il commençait à y avoir une ambiance très négative autour de la Cinémathèque", explique Costa-Gavras dans Melting Pop. "L'oeuvre de Brisseau, qui doit être montrée, n'allait pas l'être d'une manière sereine, donc j'ai préféré la retarder jusqu'au moment où les choses se calmeront, pour que les spectateurs qui viennent voir son oeuvre puissent le faire dans une situation correcte", annonce le président de l'institution.

Costa-Gavras craignait que les manifestations, qui ont eu lieu devant la Cinémathèque, lors de la soirée d'ouverture de la rétrospective Polanski, se prolongent jusqu'en janvier. "On ne juge pas une oeuvre avec des manifestants devant la Cinémathèque", estime le président de l'organisme.