Deux Femen perturbent le lancement de la rétrospective Polanski

Les deux Femen ont perturbé la venue de Roman Polanski à l'ouverture de la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française.
Les deux Femen ont perturbé la venue de Roman Polanski à l'ouverture de la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
L'ouverture de la rétrospective de la Cinémathèque consacrée à Roman Polanski a été perturbée par l'irruption de deux militantes Femen.

Deux Femen ont fait irruption lundi soir dans la Cinémathèque de Paris et ont manifesté, torse nu, contre la rétrospective consacrée au réalisateur franco-polonais Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles. "Pas d'honneur pour les violeurs" ont-elles scandé au passage de Roman Polanski, venu présenter son dernier film D'après une histoire vraie, pour lancer cette rétrospective de son oeuvre.

Manifestation de féministes. Les deux femmes, portant dans le dos l'inscription "Very Important Pedocriminal" ont été rapidement évacuées de l'entrée de la Cinémathèque et ont continué à manifester à l'extérieur du bâtiment. "Apprécier un artiste ne signifie pas taire ses crimes !", estime de son côté Sanaa Beka, venue manifester comme quelques dizaines de personnes, à l'appel d'associations féministes. "Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César", pouvait-on également lire lundi soir sur les quelques banderoles s'affichant devant l'institution culturelle, tandis que des manifestants scandaient à voix haute "Assez de ceux qui veulent protéger les agresseurs".

La Cinémathèque condamne une demande de censure. Sous la pression de féministes, Roman Polanski, avait dû en début d'année renoncer à présider la cérémonie des César, décernés chaque année en France par les professionnels du cinéma. Malgré les protestations, la Cinémathèque a elle refusé de plier, vantant son "indépendance". L'institution présidée par le réalisateur Costa-Gavras a affirmé qu'elle "n'entend se substituer à aucune justice" et a dénoncé une demande de "censure pure et simple".

Quant à la ministre de la Culture Françoise Nyssen, elle s'est refusé vendredi à condamner l'oeuvre du réalisateur multirécompensé de Rosemary's Baby et du Pianiste. "Il s'agit d'une oeuvre, il ne s'agit pas d'un homme, je n'ai pas à condamner une oeuvre".