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Anaïs Huet , modifié à
Scénariste d'"Un Village français", "Kaboul Kitchen" ou encore "Dix pour Cent", Benjamin Dupas nous explique sur Europe 1 comment il écrit les séries de demain.
INTERVIEW

À l'occasion du festival Série Manias, qui se tient jusqu'au 30 mars à Lille, Europe 1 s'est intéressée à ce qui fait le socle d'une bonne série : le scénario. Pour en parler, Raphaëlle Duchemin et Elisabeth Assayag ont tendu le micro à Benjamin Dupas, scénariste de séries françaises à succès comme Dix pour cent ou Un Village français, vendredi dans La France bouge.

Tout est décrit dans les moindres détails. "Un scénario, c'est des mois de travail", prévient Benjamin Dupas. "Les gens le savent peu, mais dans un scénario, il n'y a pas seulement des dialogues. Il y a beaucoup de ce qu'on appelle les didascalies, comme au théâtre… Mais encore plus qu'au théâtre. On décrit tout ce qui se passe : les décors, les actions, les fonds de plan, les intentions… C'est très découpé", décrit le scénariste. Mais attention, si le scénario trace la ligne directrice de la série, il n'est "qu'une base, qu'un moule. Après, il y a énormément de création lors des étapes suivantes."

>> De 13h à 14h, La France bouge avec Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Car Benjamin Dupas l'assure : "On n'écrit vraiment pas une série comme on écrit un bouquin." Il explique : "Il y a une partie artistique commune. Mais il y a aussi de l'artisanat et de l'industrie. Il faut se dire que c'est quelque chose d'un peu lourd, que c'est un budget (un épisode, c'est un million d'euros)", souligne l'auteur. Si "le scénario conditionne la mise en production", "les scénaristes ne sont pas du tout les signataires finaux de l'œuvre, comme un peintre pourrait juste apposer sa signature au bas d'un tableau."

Des discours engagés. Dans ce décor que plante le scénariste, et dans les caractères des personnages qu'il façonne, il s'autorise à y glisser les convictions qu'il porte. "Dans la saison 3 de Dix pour cent, à un moment, on a un discours face caméra pour l'homoparentalité. C'est quelque chose que l'on revendique. On est fiers de l'avoir amené via des personnages qui avaient des rapports parfois mitigés à cette question, on essaie de ne pas être manichéens. On parle de choses auxquelles on croit, et on essaie de les transmettre", se réjouit Benjamin Dupas.

C'est d'autant plus important quand la série est un succès d'audience, comme c'est le cas pour Dix pour cent, présent sur la plateforme Netflix. Vient alors "la responsabilité et les choix".