Comment est né le karaoké au Japon

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David Castello-Lopes
Pendant les fêtes, Europe 1 revient aux origines d'inventions devenues cultes. Aujourd'hui, le karaoké, crée par le Japonais Daisuke Inoue à Kobe, dans les années 1970.

>> Tous les jours dans Historiquement vôtre présenté par Stéphane Bern et Matthieu Noël, David Castello-Lopes revient sur les origines d'un objet ou d'un concept. Pendant les vacances de Noël, Europe 1 vous propose de redécouvrir dix inventions devenues cultes. Aujourd'hui, on va vous parler du karaoké, créé par un Japonais dans les années 1970 et qui peut procurer autant de bonheur… que casser les oreilles.

Un musicien qui a voulu rendre service à un ami

C’est à Osaka, 19 millions d’habitants, que Daisuke Inoue a inventé le karaoké. Il est né en 1940 à Kobe, l’endroit où on fait de la viande très chère, et il a commencé une carrière de musicien comme chanteur puis pianiste.

Régulièrement, il accompagnait un ami à lui au piano, mais n'était pas non plus tout le temps disponible. L'ami en question a donc fini par lui dire : 'écoute, tu ne veux pas t’enregistrer, comme ça tu me donnes la bande, je chante dessus ?' Et c’est exactement ce que Daisuke a fait.

Une première machine installée dans un bar en 1971

Mais dans un second temps, ça lui a donné une autre idée : celle de faire tout simplement une machine dans laquelle on puisse mettre des pièces, passer une bande magnétique avec de la musique et permettre à n’importe qui de chanter par-dessus.

Daisuke a mis au point cette machine, qui a été installée dans un bar de Kobe en 1971. Voilà ce qui est considéré comme la première occurrence du karaoké moderne dans le monde. J'ai eu cette boîte entre les mains : elle fait à peu près la taille de deux tiers de mini bar d’hôtel, rouge et blanche, en bois. On met une pièce, on lance la machine et on suit les paroles sur un carnet - il n'y avait pas encore les paroles qui défilent sur un écran.

Il n’a pas déposé de brevet…

Malheureusement pour lui, Daisuke n’a pas déposé de brevet pour son invention donc il n'a pas gagné beaucoup d’argent, mais il a quand même reçu un prix d’inventeur prestigieux. Et depuis, le karaoké est devenu l'une des principales façons de s’amuser au Japon. 

Il y a même un championnat du monde de karaoké chaque année dans un pays différent. J'y suis allé, en Finlande, pendant trois jours. Chaque pays avait envoyé ses meilleurs chanteurs de karaoké nationaux. J'ai enregistré la candidate américaine, c'était niveau finale de The Voice, alors je me suis dit que si le karaoké c'était ça, ça allait. Mais le truc, c’est que le karaoké, ce n'est pas ça : dans l’ADN du karaoké, il y a précisément le fait que chacun a le droit inaliénable d’être mauvais... et ça je ne suis pas prêt à pouvoir le supporter."