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Alexis Patri , modifié à
En 2014, Audrey Dana connaissait le succès avec "Sous les jupes des filles", son premier film en tant que réalisatrice. Elle avait alors obtenu la confiance de grands noms du cinéma français, dont Isabelle Adjani, Marina Hands et Vanessa Paradis. Audrey Dana explique samedi sur Europe 1 comment elle a réussi à le convaincre.
INTERVIEW

Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Marine Hands, Géraldine Nakache, Alice Taglioni et Sylvie Testud. Avec Sous les jupes des filles en 2014, Audrey Dana réunissait un casting prestigieux et recontrait le succès. Il s'agissait pourtant de son premier film en tant que réalisatrice. Convaincre toutes ces actrices très demandées ressemble donc à une tâche ardue, voir un miracle. Pourtant, Audrey Dana explique que les choses n'ont pas été si difficiles et dévoilent ses secrets samedi sur Europe 1 dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

"Il y a un truc", révèle Audrey Dana sur Europe 1. "C'est que les metteurs en scène manquent cruellement d'imagination. J'ai entendu il y a deux jours qu'on ne peut pas proposer un rôle parce que je serais beaucoup trop expansive pour le jouer. Je suis actrice, j'incarne ce personnage."

"J'ai combiné leur désir et leurs fantasmes"

C'est donc en faisant confiance aux actrices qu'Adurey Dana s'est lancée dans l'écriture de Sous les jupes des filles. "J'ai eu envie de créer une comédie leadée par des femmes parce que, en 2013, il n'y avait pas de comédie leadée par des femmes. On était la femme de, la copine de, etc. C'était toujours des hommes qui étaient à la mise en scène, mais aussi les héros principaux" rappelle-t-elle. "Donc j'ai eu envie de montrer que nous aussi, les femmes, on pouvait faire rire. C'était déjà une proposition qui était étonnante, qui était décalée."

Mais la confiance de la primo-réalisatrice envers les actrices ne s'est pas arrêtée là. Audrey Dana leur a demandé ce qu'elles voulaient jouer. "J'ai été voir les filles avec qui j'avais envie de travailler, et je leur ai demandé quel rôle aucun metteur en scène n'osera jamais leur proposer. Et c'est de leur désir et de leurs fantasmes combinés que j'ai écrit Sous les jupes des filles", explique-t-elle sur Europe 1. Une écoute qui a amené les neuf grandes actrices à lui faire confiance et à s'engager pour ce film.

Un film qu'Audrey Dana a écrit, mais qu'elle ne voulait pas mettre en scène. "Je voulais que ce soit Julie Delpy ou Fabienne Bertaud qui le réalise", confie-t-elle au micro d'Isabelle Morizet. "Les réalisatrices auxquelles j'avais pensé, m'ont toutes dit que c'est une super idée, mais qu'elles n'avaient pas le temps de le réaliser dans l'année. Et je sentais que c'était le moment de faire ce film."

Des inquiétudes levées par un temps de "fin du monde" 

Le producteur d'Audrey Dana lui suggère alors de prendre la caméra. Une idée qu'elle rejette, dans un premier temps. "Je n'avais jamais tourné de ma vie en tant que réalisatrice, je ne me voyais pas me retrouver à la tête d'un grand bateau comme celui-là !", se souvient-elle. "Et puis, un jour, j'ai accepté, parce que j'ai compris que les autres metteuses en scène ne le feraient pas et que je savais que c'était le moment. Je peux vous assurer que je n'ai pas fait la maline au petit pot de démarrage du tournage."

Le premier jour du tournage, c'est finalement la météo qui a apaisé les inquiétudes d'Audrey Dana. "Le jour, on a commencé, c'était ce jour bizarre de 2013 où il faisait nuit à 10 h du matin, il faisait très sombre partout sur Paris. Les gens pensaient que c'était la fin du monde", sourit-elle. "Je me suis dit que, bon, Audrey, si c'est la fin du monde, tu peux gérer un tournage." Sous les jupes des filles sortira l'année suivante et réunira plus de 1,62 million de spectateurs en salle.