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Alexis Patri
L'actrice, qui fait le succès des soirées de France 2 avec la série "Le crime lui va si bien", est l'invitée de l'émission d'Anne Roumanoff "Ça fait du bien" vendredi. Interrogée sur le sujet après sa participation au film "Tout simplement noir", Claudia Tagbo s'exaspère que le cinéma français ne soit pas encore représentatif de la société.
INTERVIEW

Un grand éclat de rire, empreint d'ironie. C'est la réponse immédiate de l'humoriste et comédienne Claudia Tagbo quand on lui demande si la place des acteurs non-blancs évoluent en France. Celle qui réunit entre 4 et 6 millions de téléspectateurs devant France 2 en enquêtrice de la fiction Le crime lui va si bien était l'invitée vendredi d'Anne Roumanoff dans l'émission Ça fait du bien. Elle s'impatiente de la trop lente évolution du cinéma français, dont elle aimerait qu'il ressemble enfin à notre société.

"Cette question dépend toujours d'où on se place", observe-t-elle. "De mon point de vue, ça bouge. Mais pas assez vite. Il faut que ça évolue." Ce qui énerve le plus Claudia Tagbo, c'est la frilosité du cinéma et de la télévision à embaucher des comédiens noirs. Avec souvent des prétextes qui paraissent de plus en plus injustifiés.

"On vend du rêve"

Ainsi a-t-elle souvent entendu que "le public n'est pas prêt" à voir des acteurs non-blancs dans des rôles importants. "Mais qui n'est pas prêt, réellement ? Le public est prêt depuis très longtemps", s'exaspère-t-elle. "Quand on arrive à faire des chiffres de 4 ou 5 millions à la télévision, c'est que ça y est, l'imaginaire des gens est prêt. Ils accueillent ces personnages."

La comédienne souhaite davantage de "représentation de notre société" à l'écran. Elle explique s'imaginer souvent les pensées d'une petite fille la regardant de l'autre côté de l'écran. "Alors Claudia Tagbo on va pas se mentir : cette meuf ce n'est pas un canon, elle est ronde, elle est noire… Et elle y arrive. Donc moi aussi je peux le faire", se figure-t-elle. Ce qui est exactement pour elle le rôle du cinéma. "C'est ça qu'on vend, on vend du rêve", rappelle-t-elle.