Cinéma : les avant-premières boostent les entrées

L'équipe de "Rien a déclarer" en promotion en 2010.
L'équipe de "Rien a déclarer" en promotion en 2010. © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Mathieu Charrier, édité par R.Da.
De plus en plus, acteurs et réalisateurs multiplient les tournées en province dans les multiplexes pour assurer la promotion d'un film.
L'ENQUÊTE DU 8H

Le Printemps du Cinéma débute dimanche, avec des séances à 4 euros pendant trois jours. Les films qui vont le plus en profiter, ce sont ceux qui cartonnent déjà en salles, comme Raid Dingue, Alibi.com ou Rock'n Roll, des comédies lancées il y a quelques semaines par de grandes tournées avant-premières. C'est là la nouvelle arme des distributeurs.

L'objectif : activer le bouche à oreille. Les avant-premières ont toujours existé, mais désormais les équipes de films se déplacent, et enchaînent des dizaines de salles partout en France pour activer le bouche à oreille. À chaque séance, ce sont des centaines de personnes qui viennent, d'abord pour voir les stars et les acteurs. Europe 1 était ainsi au multiplexe de Blagnac le 15 mars dernier, pour l’avant-première de Gangsterdam. Et lorsque Kev Adams a fait son entrée avec toute l'équipe du film, le public s'est déchaîné.

Entendu sur europe1 :
C’est devenu un exercice difficilement contournable pour mille raisons

La promotion, un véritable marathon. La foule, galvanisée par la présence des acteurs, a tendance à apprécier le film, et donc à en parler en bien à la famille et aux amis. Ce jour-là, l'équipe de Gangsterdam a visité quatre cinémas dans Toulouse et sa région. "On enchaîne, on court toute la journée. C’est vrai que ces dernières années c’est devenu un exercice difficilement contournable pour mille raisons", explique au micro d’Europe 1 Kev Adams. Pour ce film, l'équipe a passé neuf jours en province, à raison de quatre cinémas visités chaque jour.

Un booster d'entrées. Une tournée en province réussie, c’est un film bien lancé. Dany Boon l'a bien compris ; pour Raid Dingue, le comédien est allé présenter le film, en personne, dans 110 cinémas.  Et son film approche aujourd'hui des 5 millions d'entrées. Alibi.com, avec plus de 50 villes visitées par l’équipe, frôle aujourd’hui les 3 millions de spectateurs. Pour Rock'n roll, Guillaume Canet est lui passé dans 32 villes. Tous s'y plient désormais.

Éric Lavaine, qui vient de sortir L'Embarras du Choix avec Alexandra Lamy, compte lui aussi sur l'"effet tournée". "À Épinal, on a fait la plus grosse avant-première parce qu’il y avait un club de filles qui était venu. Le mercredi, vous avez un tableau, avec les entrées cinéma par cinéma. Et là, alors que je suis en train de boire une bière, j’entends : ‘Qu’est-ce qui se passe à Épinal ? 360 entrées dans la journée, d’habitude on fait 60'. J’ai répondu : "On y a fait une avant-première."

Une démarche coûteuse. Les tournées restent l’apanage des comédies à gros budgets, car ce type de pratique coûte cher, plusieurs dizaines de milliers d'euros. Et pour qu'une tournée en province cartonne, il faut des têtes d'affiche. Ainsi, les films à plus petits budgets, ou d'auteurs, se concentrent en général sur quelques dates, souvent dans les plus grandes villes.