Coco Charlie Hebdo
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Laetitia Drevet
Coco, la dessinatrice de Charlie Hebdo et Raphael Enthoven revisitent ce grand classique de la philosophie, en version dessinée et surtout didactique. Ils ont présenté leur ouvrage au micro de Patrick Cohen.
INTERVIEW

Un bon coup de jeune avec un trait de fantaisie. Le Banquet, grand classique de Platon, a été revisité par Coco, dessinatrice de Charlie Hebdo et le médiatique philosophe Raphael Enthoven. À quatre mains, ils ont transformé ce vaste ensemble d'échanges et de discours savants en une bande dessinée qui se veut abordable (éditions Les Échappées), tout en restant fidèle au texte du célèbre philosophe grec. Les deux auteurs étaient samedi les invités de Patrick Cohen sur Europe 1.

"C’est un texte qui a 2.400 balais... Il fallait le dépoussiérer, il peut faire un peu peur", explique Coco, qui n'avait elle-même jamais lu le texte avant de se lancer dans son adaptation dessinée. "J'ai trouvé de la documentation qui m’a aidée à formuler les idées, puis j'ai laissé libre cours à mon interprétation personnelle." Sous sa plume, il y a les grands personnages que Platon met en scène autour de son banquet, Agathon, Aristophane, Socrate... et Raphaël Enthoven, lui-même, affublé d'une toge pour l'occasion. 

Aristophane et le mythe des "hommes-boules"

"C'est une idée de Coco", sourit le philosophe. "Pour décortiquer une scène, il apporte des compléments d’information qui ne sont pas dans le texte initial mais qui nous renseignent davantage", justifie l’illustratrice. Parmi les grands extraits repris figure notamment le beau mythe d’Aristophane, sur les origines du manque et du désir. Raphaël Enthoven raconte : "A l'origine, les humains étaient des boules à deux têtes. Pour les punir de leur orgueil, Zeus décide de les couper en deux. Depuis, faute de fusionner avec l'autre, on se donnerait l’illusion d'une fusion éphémère en s'accouplant de temps en temps."  

"Un texte éternel"

Pour dessiner ces "hommes-boules", Coco s'est appuyée sur la description qu'en rapporte Platon. "Ils sont bien décrits, mais il a aussi fallu leur donner une manière de se mouvoir. C'est un travail très riche, très foisonnant", dit-elle. Malgré ses "2.400 balais", le Banquet leur paraît toujours d'actualité. "C'est un texte éternel, car on s'aime depuis toujours de la même façon."