Charlie Hebdo : Gérard Biard ravi de l'accueil "très chaleureux" à Strasbourg

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Céline Brégand , modifié à
Ce samedi à Strasbourg, la rédaction de Charlie Hebdo a fait sa première apparition publique collective depuis l'attentat de janvier 2015. Gérard Biard, rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, raconte sur Europe 1 cette rencontre avec les lecteurs.
INTERVIEW

Plus de quatre ans après l'attentat du 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo est venue à la rencontre de ses lecteurs et du public samedi à Strasbourg, pour une première apparition publique collective sous très haute surveillance. "Ça a été vraiment très agréable, très chaleureux. On s'est aperçus avec grand plaisir que les gens qui avaient rempli l'opéra de Strasbourg étaient venus nous voir, nous soutenir très chaleureusement", a déclaré samedi soir à Europe 1 Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo

L'équipe du journal a été accueillie sous des applaudissements nourris et des "bravos", avec une partie du public de l'Opéra national du Rhin debout. La rencontre a tout de suite été placée sous le signe de l'humour grinçant, avec un dessin représentant un Monsieur loyal lançant : "Et pour la première fois en un seul morceau, la rédaction de Charlie Hebdo à Strasbourg !".

Durant cet après-midi à Strasbourg, en amont du Forum mondial de la démocratie, des tables-rondes suivies d'échanges avec le public ont été organisées, ainsi que des dessins en direct et une séance de dédicaces avec la rédaction de l'hebdomadaire satirique presque au complet, menée par son directeur Riss. "Tout au long des trois tables rondes on a pu dire ce qu'on avait envie de dire, le message qu'on voulait faire passer sur les thèmes qui étaient abordés", abonde Gérard Biard. 

"Un dispositif de sécurité très conséquent" 

Les portes de l'Opéra, où était organisé l’événement, ont ouvert deux heures avant le début de la rencontre, les spectateurs devant se soumettre à des contrôles renforcés, palpations et fouilles des sacs approfondies. La préfecture avait également interdit de manifester autour de l'Opéra, tandis que les journalistes et dessinateurs de "Charlie" bénéficiaient d'une protection par des agents de la sécurité publique et de la police municipale tout au long de leur passage à Strasbourg.

"C'était d'autant plus important que pour venir faire ce débat, où on vient parler de démocratie et de liberté d'expression, on est obligés d'avoir un dispositif de sécurité très conséquent alors que nous sommes en France, dans une démocratie", note le rédacteur en chef de Charlie Hebdo. Il ajoute : "le fait que ce débat doive se tenir sous protection devrait interroger beaucoup plus dans les médias, chez les intellectuels et chez les citoyens."