Ce que vous ne savez pas sur l'album "London Calling" des Clash

Le travail original de la pochette présenté dans la maison d’enchères Bonhams en 2009.
Le travail original de la pochette présenté dans la maison d’enchères Bonhams en 2009. © LEON NEAL / AFP
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A.D , modifié à
Sorti en 1979, le troisième album des Britanniques fait un carton avec son titre éponyme. Rien qu'aux Etats-Unis, il s'en est vendu un million d'exemplaires.

1979. Cette année-là, le groupe punk britannique The Clash sort London Calling. Aux manettes, on trouve Joe Strummer et Mick Jones qui chantent, écrivent et jouent de la guitare. Paul Simonon est le bassiste et Topper Headon, le batteur. Mais déjà, on parle peu de lui parce qu'il est déjà très drogué. Il n'empêche, l'album (tout comme sa pochette écrite en rose et vert avec l'image d'une guitare sur le point d'être fracassée) est archi culte. C'est l'histoire de cet album que raconte le Europe 1 Music Club

Post punk. London Calling est le troisième album des Clash et l'opus ouvre leur horizon musical. Deux ans avant, en 1977, leur premier album est compliqué, presque trop punk. En 1979, la période punk est passée, on est dans le post-punk et ça sonne un brin plus musical. Le quatuor n'a pas vendu son âme au diable pour autant. Rage et révoltes sont toujours de la partie mais tout le monde a appris à (bien) se servir de son instrument. Ils écoutent aussi beaucoup de musique : du punk bien sûr mais aussi de la pop, du jazz, du hard rock, du ska, du reggae et varient donc les influences. Et si leur musique a changé, c'est également parce qu'ils ont changé beaucoup de paramètres : leur manager, leur salle de répét' entre autres.

Un million d'exemplaires aux Etats-Unis. Ils assument enfin leur amour pour le vieux rock'n roll à la papa. Sur le disque figure ainsi Brand New Cadillac, une reprise de Vince Taylor, qui date de 1959.

En embrasant une plus large palette musicale, ils touchent plus de gens. Leur album se vend à un million d'exemplaires rien qu'aux Etats-Unis. Ils guérissent aussi du syndrome de la page banche. Quand ils écrivent London Calling, Mick et Joe n'avaient pas écrit depuis un an. Sur l'album, ils parlent de tout l'air de rien. Lost in the supermarket est ainsi un hymne anti-consumériste (Vous achetez des offres spéciales / Mais vous vendez votre personnalité) qui prend pour cible un vrai supermarché, au 471 King's Road à Londres.

Un album à sujets politiques. Dans la même veine, anticapitaliste louchant vers le communisme, il y a Clampdown qui parle d'usine et d'ouvriers avec un rythme fou. Mes les idées politiques ne manquent pas sur l'album qui traite d'un sujet plus grave : celui des émeutes du quartier majoritairement noir de Londres, Brixton, suivi de violences policières. Et dans la chanson The Guns of Brixton (la première composée par le bassiste), les Clash posent ces questions : "Quand ils(la police) défonceront ta porte à coups de pied, comment sortiras-tu ? Les mains sur la tête ou le doigt sur la gâchette ?"

Le secret ? La ligne de basse reggae. Cette chanson a des sonorités reggae. Et le reggae est peut-être le secret de l'archi tube de l'album, London Calling, qui a donné son nom à l'opus. Pour s'en apercevoir, il faut suivre la ligne de basse. Joe Strummer disait : "Ce ne sont pas mes paroles, mes histoires de centrale nucléaire qui pètent qui fonctionnent. Tout ça marche grâce à la ligne de basse reggae." On vous laisse juge :