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Théo Maneval, édité par Romain David , modifié à
Derrière les paillettes, les festivaliers, professionnels du tourisme et du cinéma, déplore une baisse de fréquentation sensible pour ce cru 2018.
REPORTAGE

Après deux semaines de Festival marquées par plusieurs images fortes, comme la montée des marches par 82 femmes, mais aussi par des actrices noires contre les clichés au cinéma, ou encore le discours coup de poing d’Asia Argento contre les violences sexuelles, l'heure est désormais au démontage sur la Croisette. Et à un premier bilan mitigé pour les professionnels du tourisme et du cinéma.

Démonter au pas de charge. À Cannes, le ballet des utilitaires a remplacé celui des limousines. On vide les appartements transformés en stands par les boîtes de production le temps du marché du film, mais aussi les salles de cinéma provisoires installées dans certains hôtels de luxe. Au Palais des festivals, les techniciens ont eu trois semaines pour monter la salle de cinéma, et n’en ont qu’une seule pour la démonter.

Une météo capricieuse...  Mais le silence avait déjà remplacé l'effervescence dans les allées quelques jours avant même la fin du Festival. Alors, à l'heure du premier bilan, les professionnels du tourisme, comme Hugues Raybaud qui dirige le Grand Hôtel, font un peu grise mine. "Sur la deuxième semaine, on est sur 85% de taux d’occupation, avec moins d'événements que l’année dernière. En termes de cocktails et événementiels sur l’extérieur, on a eu une perte liée à la météo", explique-t-il. Ce responsable déplore également "un Festival relativement mou les deux premiers jours, et qui a semblé se terminer trois jours avant". Autre signe de ce premier ressenti en demi-teinte : le syndicat des hôteliers cannois refuse pour l’instant de communiquer.

... Et peu d'engouement. Même impression du côté des professionnels du cinéma. Sam Klebanov, distributeur russe, arpentait dimanche les allées désertées du Marché du film, en temps normal le lieu où Cannes fourmille au milieu des 12.000 exposants. "Il y a eu un peu moins de monde, on a surtout vu des gens à partir du troisième jour. Aujourd’hui, c’est officiellement le dernier jour pour le Marché du film, mais il n’y a déjà plus personne", rapporte-t-il.

Du cru 2018, on préférera donc retenir les images marquantes sur le tapis rouge d'un Festival qui a voulu tourner la page de l'affaire Weinstein, parler des combats d'aujourd'hui, comme le féminisme et l'anti-racisme.