C'est par sa musique instrumentale (et donc sans voix) qu'Ibrahim Maalouf a rencontré le succès critique et public. Pourtant, le trompettiste auréolé d'une Victoire de la musique prépare "un sacré mélange" où il "remet les voix en avant". Ce sont ces mots que l'artiste choisit pour décrire son nouvel album, son 16e, qu'il annonce vendredi sur l'antenne d'Europe 1, à l'occasion de son invitation dans l'émission Le club de l'hiver de Thomas Isle.
"Il y aura beaucoup de chant, de rap, beaucoup d'invités et de choses très différentes. Ça va être très international, très urbain", précise le musicien, qui anticipe déjà des réactions mitigées parmi le public qui le suit depuis plusieurs années. "Ça va clasher complètement", prévient-il. "Tous les gens qui aiment ma musique vont se dire que je n'aurais pas dû faire ça."
"Je vais mettre beaucoup, beaucoup de mon public à dos"
Mais l'artiste autoproduit rappelle qu'il a déjà connu ce type de réactions par le passé. "Je n'ai jamais fait deux fois la même chose. Mon premier album a eu du succès, et pour le deuxième j'avais fait complètement autre chose, ça n'avait rien à voir. Mon manager s'arrachait les cheveux", s'amuse-t-il. "D'ailleurs, ça a été un bide. Du coup, pour mon troisième album, j'ai refait la même chose, parce que je me suis dit qu'il fallait que je le fasse mieux. Et ça a marché."
Une logique à contre-courant qu'Ibrahim Maalouf n'a ensuite jamais quitté. "J'ai enregistré mon quatrième album aux Etats-Unis avec des musiciens de jazz traditionnel' new yorkais. Et pour celui d'après, j'ai pris des musiciens qui n'avaient jamais fait de studio et j'ai enregistré dans mon sous-sol à Ivry sur Seine", détaille-t-il. "J'essaie à chaque fois de faire des choses qui n'ont rien à voir. Mais là, c'est un truc très, très différent. Là, je vais mettre beaucoup, beaucoup de mon public à dos."
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"Dans ma vie, je suis passé à autre chose dans beaucoup de domaines. Il s'est passé une révolution ces trois ou quatre dernières années. Je ne suis plus du tout la même personne qu'il y a trois ou quatre ans", confie le musicien. "Et je pense vraiment que ce n'est pas normal si, à un moment donné, ce tournant ne s'entend pas. Si je suis sincère, ça va s'entendre et c'est ce que j'ai en train de faire avec cet album."