Boycott d'Indochine et Louise Attaque : le festival Les Déferlantes ne viendra pas à Perpignan

nicolas sirkis
Indochine boycotte le festival des Déferlantes qui voulait s'installer à Perpignan. © Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après le refus d'Indochine et de Louise Attaque de se produire à Perpignan, ville tenue par le RN, le festival de musique Les Déferlantes a renoncé mardi à y organiser son édition 2023. Les organisateurs se disent "contraints de renoncer à cette implantation" en raison des réactions de leur public et de l'annulation de "plusieurs artistes programmés".

Le festival de musique Les Déferlantes a renoncé mardi à organiser son édition 2023 à Perpignan, ville tenue par le Rassemblement national (RN), après le refus d'Indochine et de Louise Attaque de s'y produire. Les organisateurs se disent "contraints de renoncer à cette implantation" en raison des réactions de leur public et de l'annulation de "plusieurs artistes programmés" dans un communiqué sur leurs réseaux sociaux.

Ils annoncent se mettre "dès à présent en quête d'un nouveau lieu pour que le festival puisse se tenir dans les Pyrénées-Orientales" du 6 au 9 juillet.

Un changement de lieu pour raison de sécurité

Le festival de musiques actuelles, créé en 2007 à Argelès-sur-Mer, station balnéaire proche de Perpignan, avait récemment annoncé déplacer son édition 2023 de la cité pyrénéenne de Céret à Perpignan, pour des motifs logistiques et de sécurité. Ce changement de lieu, qui n'avait pas fait l'objet de concertation avec les artistes, a été décrié par certains d'entre eux.

Ce week-end, le groupe Indochine, connu pour son engagement contre les idées d'extrême droite, avait conditionné sa participation à la tenue de son concert "dans un autre lieu", faute de quoi il annulerait sa venue. De même, le groupe Louise Attaque a annoncé mardi annuler sa venue, disant ne pas vouloir "cautionner ni la méthode du fait accompli, ni la possible récupération du festival par la mairie".

100.000 festivaliers accueillis en 2022

En 2022, le festival avait accueilli plus de 100.000 festivaliers durant quatre jours. "Je regrette cette décision, on se faisait une joie de les accueillir", a réagi le maire RN de Perpignan Louis Aliot. "La sortie d'Indochine et de Louise Attaque est inqualifiable, c'est sectaire (...) Si on n'est pas d'accord avec eux, on est des ennemis. C'est une discrimination politique", estime Louis Aliot.

Contacté par l'AFP, le maire a également dénoncé des "pressions" du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales et de la région Occitanie, deux collectivités à majorité socialiste. Prévenue vendredi, alors qu'elle est un des principaux partenaires du festival, la région Occitanie, à majorité PS, avait prévenu qu'elle envisageait "de baisser sa contribution au festival". Le festival doit accueillir de nombreuses célébrités nationales et internationales à l'instar de Sting, Bigflo & Oli, Damso, David Guetta, Lomepal, Izïa, Pomme, Rosalía ou encore Soprano.