Pierre Arditi
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Le comédien et grand amateur de vin Pierre Arditi était l’invité du Grand journal du soir sur Europe 1 pour parler de son nouveau livre "Le goût de ma vie". A la sacro-sainte modération, il préfère la raison : "Ça s'appelle l'initiation".
INTERVIEW

C’est une idylle de longue date entre Pierre Arditi et le vin. Et pourtant, comme il le confie lui-même, cette histoire passionnée n’a pas vraiment commencé du bon pied... "Le vin a été associé à ma vie assez tôt, par mon père et ma mère qui buvaient du vinaigre. Et donc j’ai découvert assez tôt et assez jeune que je ne boirai jamais de vin. Je me suis dit "si c’est ça le vin je n’en boirai jamais", a-t-il confié à Nathalie Levy dans le Grand journal du soir sur Europe 1.

Il a alors fallu apprivoiser le breuvage... Un apprentissage de toute une vie que Pierre Arditi raconte dans son livre, Le goût de ma vie, aux éditions Hugo Doc, rythmé par les récits de rencontres, d’initiations... Et aussi par quelques anecdotes croustillantes ! Comme sa première dégustation chez Guigal juste avant de se produire sur les planches pour jouer Don Juan de Molière. "On a fait une dégustation de 9h du matin à 13h, à jeun. Evidemment, comme un crétin, je me suis dit 'je ne peux pas cracher ça', c’est pas possible. Et évidemment, j’étais bourré. Je suis rentré deux heures avant de jouer. J’ai pris vingt cafés sans sucre, dix douches, et je suis arrivé ivre-mort en scène".

Entendu sur europe1 :
La modération c’est une connerie

Les souvenirs intimes du comédien, ses plus belles émotions œnologiques, ils les confient dans ce livre. Ses secrets aussi : "Essaye un beau champagne avec un coulommiers, tu verras". Pierre Arditi se dévoile, sans oublier, en vrai militant (il est le parrain de la Cité du vin de Bordeaux), de pousser quelques coups de gueule.

"La mode c’est le bordeaux bashing... Bordeaux-bashing ? Marre ! Il y a des vins absolument magnifique. Je n'aime pas qu’on tape sur les choses. Il y a des trésors, mais il y en ailleurs aussi. Il ne faut pas avoir peur des petites appellations, des terroirs qui sont un peu moins connus parce qu’il y a des pépites à y découvrir, à boire. Non pas avec modération mais avec raison, ce qui n’a rien à voir, parce que la modération c’est une connerie. Moi je ne suis pas un homme modéré. Je suis un homme qui raisonne. Et la raison, ça s’appelle l’initiation. Je ne me fie qu’à celle-là. Quand le vin est mon ami, il est mon ami. Et quand je sens qu’il devient mon ennemi, je pose mon verre et je passe à autre chose. »

Entendu sur europe1 :
Les chinois ne vont pas emmener le terroir avec eux

Quant aux menaces venues de l’étranger sur nos vins français, notamment le rachat de certains domaines par des fonds de pension chinois ou les nouvelles taxes à l’importation imposées (25%) aux Etats-Unis par Donald Trump ? "C’est une folie de penser que les chinois vont tout racheter et qu’on va être 'chinoinisé'. Non, il y a quelques grands acheteurs, mais ils ne vont pas emmener le terroir avec eux."

"Et pour Trump, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On a choisi un personnage étrange pour être à la tête du pays le plus puissant du monde. Ce n’est pas sa première connerie. Ça ne changera rien. Le vin s’en sortira, pas de problème."