Jean-Luc Godard, invité d'Europe 1 en 2014. 0:48
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Romain Rouillard
Lors du Festival de Cannes en 2014, le réalisateur Xavier Dolan remportait le Prix du jury pour son film "Mommy", aux côtés de Jean-Luc Godard, récompensé pour son long-métrage "Adieu au langage". L'occasion pour le Canadien de clamer tout le mal qu'il pensait du cinéaste franco-suisse. 

Xavier Dolan n'est probablement jamais parti en vacances avec Jean-Luc Godard. Invité en 2014 de l'émission Il n'y en a pas deux comme elle sur Europe 1, le cinéaste canadien n'avait pas hésité à tacler son homologue franco-suisse, décédé ce mardi à l'âge de 91 ans.

Il y a huit ans, les deux réalisateurs avaient glané le Prix du jury au Festival de Cannes. Le natif de Montréal était récompensé pour son film Mommy, tandis que Jean-Luc Godard s'était distingué avec son long-métrage Adieu au langage, le 47e de sa carrière. Le fait de partager ce succès avec un ténor du cinéma français n'avait pas particulièrement ému le jeune réalisateur, alors âgé de seulement 25 ans. 

"Ce n'est pas un cinéma qui m'intéresse"

A la question "Cela vous-a-t-il fait quelque chose de vous retrouver avec Jean-Luc Godard ?", sa réponse ne souffrait d'aucune ambiguïté : "Non, rien. J'ai déjà été honnête publiquement à cet égard et sans gêne". Xavier Dolan confiait également ne pas avoir visionné le film primé de Jean-Luc Godard. "Je n'ai pas vu son Adieu au langage, de toute manière lui ne verra pas Mommy, puisque c'est un film qui ne l'intéresse pas et dont il sait déjà tout avant d'en avoir rien vu. C'est ce qu'il a dit publiquement", avait-il asséné. 

Xavier Dolan faisait ici référence à un entretien accordé par Jean-Luc Godard au journal Le Monde, dans lequel le défunt cinéaste indiquait qu'il n'irait pas voir le film de son jeune homologue. "Je sais ce que c'est", déclarait-il alors tout en avouant ne pas connaître "les neuf-dixièmes" des réalisateurs contemporains. 

Des propos peu appréciés par Xavier Dolan qui n'avait pas hésité à saluer ironiquement la "sagacité" de Jean-Luc Godard. Et de conclure : "Historiquement je comprends l'importance du personnage mais ce n'est pas un cinéma qui me touche et qui m'intéresse".