Anny Duperey : "Je n'ai pas eu de rêve, ni d'ambition dans la comédie"

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La comédienne revient sur sa carrière au micro d'Europe 1. Elle évoque également son dernier livre, "Le Rêve de ma mère".
INTERVIEW

C'est dans le 14ème arrondissement de Paris que Nikos Aliagas et Anny Duperey se sont donnés rendez-vous pour En balade avec, sur Europe 1. Un quartier que la comédienne apprécie particulièrement. "J'y habite depuis 40 ans ", souligne-t-elle. L'occasion de revenir sur la carrière de d'Anny Duperey et d'évoquer son actualité, un nouveau livre : Le Rêve de ma mère.

"Je n'ai même pas eu de rêve, ni d'ambition dans le cinéma". La Coupole, boulevard du Montparnasse à Paris. À la fois un restaurant, une brasserie, un salon de thé, un bar américain où des dizaines de personnalités avaient leurs habitudes, de Jean-Paul Sartre, à Joséphine Baker en passant par Simone de Beauvoir et tant d'autres. Un lieu dans lequel Anny Duperey apprécie également passer du temps. La Coupole est aussi un temple de l'art déco, ce qui parle forcément à l'artiste. "Le 14ème est un quartier de peintre. J'ai commencé aux Beaux-arts, où j'allais rentrer en section peinture. Ayant bifurqué vers la comédie, comme on glisse vers quelque chose sans l'avoir voulu, je n'ai même pas eu de rêve, ni d'ambition dans le cinéma", confie-t-elle.

Aujourd'hui, Anny Duperey continue de garder un lien avec la peinture. "Je peins ou j'ai peint. Mais comme j'ai peur de me décevoir, je copie des Matisse, des Dufy, des van Dongen pour les copains. Ça me fait du bien, je vérifie que je peux toujours le faire", indique l'actrice.

Le pouvoir des livres. Autour d'un café à la Coupole, Anny Duperey et Nikos Aliagas reviennent sur le grand drame de la vie de l'actrice. La perte de ses parents, à l'âge de huit ans, suite à un problème de chaudière dans la salle de bain. "Je n'ai pas fait ma toilette avec eux ce matin-là. J'ai même entendu mes parents mourir, sans pouvoir bouger. Il a fallu que j'écrive ce livre (Le voile noir en 1992, ndlr) pour qu'en réponse, des médecins lecteurs m'apprennent ce qui s'était passé et m'ôte une culpabilité qui me rongeait : que je ne m'étais pas levée car j'avais sans doute été asphyxiée moi-même", raconte la comédienne. Une nouvelle qui lui a changé la vie. Alors maintenant, pour chacun de ses livres, Anny Duperey a un peu le tract avant leur sortie, notamment pour son dernier, Le Rêve de ma mère. "C'est tellement personnel", justifie-t-elle.

"Bien s'habiller pour faire chic ? C'est le moindre de mes soucis". Après La Coupole, direction un traiteur italien, toujours dans le 14ème arrondissement de Paris. Un endroit rempli de bonnes choses, mais Anny Duperey met en garde : "Il faut quand même faire attention à partir d'un certain âge, car les kilos s’emmagasinent très vite". Pourtant, l'actrice confesse n'avoir jamais trop fait attention à son image. "Je ne me regardais pas tellement. Je me servais de moi-même presque comme une toile. Bien s'habiller pour faire chic ? C'est le moindre de mes soucis", explique celle qui joue Catherine Beaumont dans Une famille formidable. Au sujet de cette série, qui existe depuis 25 ans maintenant, Anny Duperey l'évoque comme "un cadeau de la vie et du métier". Diffusée sur TF1, elle séduit toujours autant les téléspectateurs depuis des années.

C'est finalement autour d'un plat de ravioles aux truffes, au domicile de la comédienne, que l'échange entre Nikos Aliagas et Anny Duperey se conclut. "Ce que je déteste le plus, c'est la complaisance, l'auto-complainte. (...) Il faut faire avec ce qui nous arrive et essayer de transformer ça en positif", avance l'actrice. Une note d'espoir, toujours.