André Dussollier était l'invité d'Europe matin jeudi. 1:52
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Yanis Darras , modifié à
Le comédien André Dussollier était l'invité de Sonia Mabrouk ce jeudi. Au micro d'Europe 1, l'acteur à l'affiche de la pièce de théâtre "Sens dessus dessous", est revenu sur le poids des mots et l'importance de pouvoir s'exprimer sans difficulté, dans une société toujours plus bruyante. 

Revenu, culture, mode de vie... Jamais les Français n'ont autant estimé sentir un décalage entre les différentes catégories sociales de la société. "J'avais 13-14 ans, et déjà en Haute-Savoie, on expliquait que le fossé se creusait entre l'élite et la périphérie", raconte au micro d'Europe 1, André Dussollier

Des différences, qui peuvent aussi trouver une partie de leur origine par les mots, juge le comédien, à l'affiche actuellement de "Sens dessus dessous". "Car, c'est par les mots que les gens peuvent s'exprimer, dire les choses, communiquer, exprimer leurs idées. C'est un pouvoir considérable", estime-t-il. "C'est vrai que j'ai envie que les jeunes, qui ont leurs propres mots, leurs expressions et c'est normal, car la langue est vivante et évolue; puissent s'exprimer. Mais c'est aussi beau d'entendre des auteurs qui la maîtrise complètement et qui font tant des choses magnifiques", à l'image du Crapaud de Victor Hugo, poursuit l'acteur. 

Construire des ponts

Mais sommes nous encore habitués à l'amour des mots dans notre société actuelle, se questionne l'artiste. "Je me faisais cette réflexion récemment car nous sommes maintenant tellement peu habitués à la manière dont ces grands auteurs, ces grands poètes, écrivent." Et d'ajouter : "Je me suis demandé : est-ce que l'esprit est encore" capable de profiter de la beauté de ces œuvres.

"J'ai envie d'espérer et de dire oui", poursuit André Dussollier. "Regardez les mots de Victor Hugo dans La rumeur. C'est évident que c'est tellement moderne. Et pourtant, ça a été écrit en 1858. Quand j'ai eu l'occasion d'en parler pour présenter un film, tout d'un coup, les réactions ont été multiples y compris chez les jeunes. Donc, je pense que ce qu'il manque, c'est simplement que l'on fasse le pont entre maintenant et ces grands auteurs", conclut-il.