Agnès Jaoui sur les migrants : "C’est l’histoire de l’Humanité, il y a toujours eu des déplacements de populations"

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Aurélie Dupuy , modifié à
A l'affiche d'une comédie sociale où elle interprète une bénévole très investie auprès de réfugiés, la comédienne a évoqué son personnage, à la fois maladroit et très humain, dimanche sur Europe 1. 
INTERVIEW

Elle est débordée, fatigante, touchante. Elle en fait peut-être trop, les autres pas assez. A l’affiche du film Les Bonnes intentions, Agnès Jaoui campe Isabelle, mère sur-investie dans l’aide humanitaire et l’aide aux réfugiés. Pour évoquer son rôle, la comédienne était l'invitée de Patrick Cohen, dimanche, dans l'émission C'est arrivé demain

Pas de sacrifice. Jouer cette comédie sociale a été motivant : "C'est un vrai rôle de comédie comme je les aime, qui fait réfléchir. C’est un personnage complexe, plein de contradictions, comme nous tous", analyse l'actrice. Emportée par ses idées, Isabelle ne sait plus parler à sa fille et son mari, ancien réfugié bosniaque rencontré à Sarajevo. "Lui se sent délaissé, elle trouve au contraire que c’est lui qui délaisse leurs idéaux de jeunesse, qu’il s’est embourgeoisé et qu’il ne se rend pas compte que d’autres gens ont besoin d’aide." D'une certaine manière, son personnage choisit les réfugiés. "Elle aime ses enfants mais elle reste fidèle à ses valeurs. C’est-ce qui m’a plu. Il n'y a pas cette idée que tout d’un coup, il faut se sacrifier parce qu’on n’a pas passé assez de temps pour les siens."

"C'est l'histoire de l'Humanité". La comédienne rapproche d'ailleurs le film de l'actualité : "On est dans une panique absolue bien orchestrée par certains médias et politiques sur l’envahissement des migrants. Quand on les parque, c’est encore plus flippant. Mais c’est de la vie, c’est la vie et c’est l’histoire de l’Humanité. Il y a toujours eu des déplacements de populations, pour des guerres, des raisons économiques, climatiques et puis c’est-ce qui fait aussi la richesse de la vie. Il n’y a pas que de l’angoisse générée par ça", souligne la comédienne qui estime que le long-métrage célèbre "les différences mais aussi les bénévoles, les gens qui aident les autres, et s’aident eux-mêmes."