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La comédienne et Jean-Pierre Bacri étaient les invités d'Europe matin vendredi. L'occasion de parler de leur dernier film, "Place publique", mais également de revenir sur l'état de santé du secteur du cinéma.
INTERVIEW

Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, couple de théâtre et de cinéma, se retrouvent une nouvelle fois à l'écran. Ils sont à l'affiche du film Place publique, en salles le 18 avril prochain. Dans Europe matin, ils évoquent leur façon de travailler ensemble mais aussi le monde du cinéma. 

"Parfois ça chauffe, mais ça chauffe sainement". C'est leur neuvième collaboration ensemble, cinq ans après la dernière, Au bout du conte (2013). "On a toujours plaisir à se voir et travailler ensemble, même si parfois, c'est laborieux", explique Agnès Jaoui au micro de Patrick Cohen. "Parfois ça chauffe, mais ça chauffe sainement", souligne de son côté Jean-Pierre Bacri. "On veut à tout prix se convaincre, mais au bout d'un moment, ça se passe bien, car on cultive une sorte d'honnêteté intellectuelle qui fait que lorsqu'on voit que l'autre est dans le juste, alors on s'aide".

"Il y a moins d'argent pour les films du milieu". Interrogée sur la difficulté pour monter un film aujourd'hui, Agnès Jaoui indique que pour Place publique, "c'était un peu plus difficile qu'avant mais on ne peut pas dire qu'on a eu du mal". Pour autant, la comédienne ne cache pas que depuis plus de dix ans, la situation a changé, notamment pour "les films du milieu". Une expression utilisée par la réalisatrice Pascale Ferran, lors des César 2007, pour désigner "les films populaires à prétention artistique, dont le budget est moyen". "Il y a moins d'argent pour les films du milieu", ne cache pas Agnès Jaoui, alors que dans le même temps, "il y beaucoup d'argent qui va pour les gros films".

"Les choses bougent très peu, donc pourquoi pas des quotas". Signataire d'une tribune pour la présence de quotas dans le financement du cinéma, Agnès Jaoui défend sa position sur Europe 1. "J'étais contre les quotas, mais j'ai changé d'avis", explique-t-elle. "On aimerait tous qu'il n'y ait pas de quotas et que tout aille bien dans le meilleur des mondes, mais ce n'est pas le cas", justifie-t-elle. "Les femmes sont moins bien payées, sous-estimées, moins bien considérées et les choses bougent très peu, donc pourquoi pas des quotas".