Frêche le Président, au cinéma

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avec AFP , modifié à
Un documentaire sort sur les écrans, deux mois après la mort de l'ancien maire de Montpellier.

Lui qui voulait mourir "comme Molière, en scène", il est mort assis à son bureau du Conseil du Languedoc-Roussillon. Deux mois après son décès, Georges Frêche revit dans le film Le Président, avec sa truculence, ses provocations, son cynisme et son humanité.

Pendant six mois, le réalisateur Yves Jeuland a suivi le président de la région Languedoc-Roussillon d'une caméra libre et discrète. Georges Frêche est remercié en exergue pour sa "liberté de travail". "Aucune projection n'était prévue pour lui avant le lancement", précise-t-il.

Regardez la bande-annonce :

Des post-it mâchonnés

Peu de commentaires "off". Quelques cartons explicatifs scandent le récit, mené à la manière des documentaires de l'émission télévisée Strip-Tease. Quelques scènes savoureuses, où Georges Frêche, à son bureau, derrière sa rangée de statuettes de Lénine, Mao, De Gaulle, signe machinalement ses parapheurs, mâchonnant des "post-it", voire les grignotant, en écoutant ses conseillers.

Mais il est également cabotin, cynique. A la tribune, il évoque son grand père et ses sabots, pour dire qu'il vient du peuple, puis s'arrête, ému. Gros plan du visage ravagé, une larme coule. Séquence suivante : attente des résultats des élections régionales. Georges Frêche, ripaillant avec ses proches, raconte la richesse dudit grand père, qui a fait fortune en vendant un terrain. Alors, il n'avait pas de sabots ? "Sûrement pas !", répond-il, d'un air madré.

"Bon Dieu, une chaise !"

Yves Jeuland qualifie Georges Frêche d'"ogre", un ogre solitaire, qui soupire parfois "Je suis épuisé" et dont la silhouette lourde gravit péniblement les marches vers la tribune. Une solitude perceptible même au coeur d'une foule en liesse, au soir des régionales, lorsque, appuyé sur sa canne, il se fraye un chemin, en répétant dans un murmure : "Apportez-moi une chaise, mais, bon Dieu, une chaise !".