500 œufs de flamants roses perdus à cause d'un tournage de film

Le survol à basse altitude avait créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix avait été abandonné. (image d'illustration)
Le survol à basse altitude avait créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix avait été abandonné. (image d'illustration) © Federico Gambarini / dpa / AFP
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avec AFP
Une plainte pour X a été déposée après la perte de 500 œufs de flamants roses dans l'unique colonie de l'Hexagone, en raison du survol d'un ULM pour les besoins d'un film.

Au cœur d'une polémique après la perte de 500 œufs de flamants roses lors de repérages effectués par un prestataire, le cinéaste Nicolas Vanier a annoncé lundi avoir annulé des prises de vues aériennes en Petite Camargue, dans le Gard, pour son prochain film. Le tournage du film se poursuit, notamment en Norvège et dans la Petite Camargue, pour un mois et demi encore. Donne-moi des ailes devrait sortir en octobre 2019.

Plainte contre X. Début juin, un ULM utilisé pour le tournage du film avait survolé la seule colonie de flamants roses de France, installée dans les salins d'Aigues-Mortes, un lieu reculé, pour couver ses œufs, a rapporté l'association France Nature Environnement, à l'origine du dépôt d'une plainte contre X. Le survol à basse altitude avait créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix avait été abandonné, en pleine période de couvaison. "Cinq cent couples sur les 4.500 que comprend la colonie ont abandonné définitivement leur œuf", ajoute-t-elle. "La présence de cette espèce emblématique (...) exigeait les plus grandes précautions", a ajouté l'association, qui a porté plainte pour perturbation intentionnelle et destruction d’œuf d'espèce protégée.

Un film sur la protection des animaux. Ironie de l'histoire, le film tourné par Nicolas Vanier "parle de la protection des oiseaux", selon le cinéaste, à travers l'histoire d'un scientifique passionné par les oies sauvages et de son fils. Nicolas Vanier a expliqué que le pilote de l'ULM travaillait pour un prestataire extérieur à sa société de production, et qu'il avait mis fin immédiatement à leur collaboration après l'incident. "Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter", a-t-il regretté. "Ils ont été jouer à faire s'envoler des oiseaux, j'ai été scandalisé", a poursuivi le cinéaste auteur du Dernier Trappeur et de Loup, qui estime ne pas pouvoir être "tenu pour responsable".

Pour tenter de "réparer ce qui peut l'être", "bien qu'étranger à ces faits dommageables", Nicolas Vanier a proposé aux acteurs locaux de parrainer une population de flamants roses, de permettre d'utiliser le film dans un cadre pédagogique et d'intégrer les associations à la présentation du film dans la région. Le cinéaste promet également de se faire "le porte-parole des problématiques dont souffrent les oiseaux migrateurs".