Loïc Pageot 1:37
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William Molinié / Crédits photo : JULIEN DE ROSA / AFP
Trois fonctionnaires de police sont jugés devant la cour d'assises de Bobigny ce mardi pour violences volontaires. Ils sont accusés d'avoir grièvement blessé Théo Luhaka lors d'une arrestation musclée en 2017. À l'audience, un magistrat spécialisé dans la traque des policiers violents représentera le parquet.

C'est un procès retentissant qui s'ouvre ce mardi devant la cour d'assises à Bobigny. Trois policiers sont jugés pour l'interpellation violente à Aulnay-sous-Bois, en 2017, de Théo Luhaka, qui s'était opposé violemment au contrôle des forces de l'ordre. Le jeune homme de 28 ans est désormais porteur d'un handicap à vie, touché par un coup de matraque télescopique au niveau de l'anus. Une affaire érigée en symbole des violences policières par une partie de la classe politique.

À l’audience, c'est un magistrat spécialisé dans la traque des policiers violents qui représentera le parquet. Un certain Loïc Pageot, vice-procureur et surtout "bête noire" des policiers dans le département de Seine-Saint-Denis.

Une réputation d'anti-flic

Il aurait dû partir à la retraite l'année dernière mais Loïc Pageot a obtenu du Garde des Sceaux quelques mois d'activité supplémentaire. Le temps nécessaire pour porter lui-même l'accusation au procès Théo, son dernier grand procès d'assises.

"Il réclame parfois des peines disproportionnées"

Au cours de sa carrière, ce magistrat s'est construit une solide réputation d'anti-flic. "Il voit des ripoux partout", colère un policier de Seine-Saint-Denis. Un autre regrette qu’il considère que la parole d'un délinquant a le même poids qu'un procès-verbal écrit par un policier assermenté. "Il est très dur, sévère et réclame parfois des peines disproportionnées", poursuit un avocat.

Un commissaire de police nuance : "Ce n'est pas le procureur le plus rigolo mais il est professionnel." Loïc Pageot le reconnaît lui-même : il requiert dans 90% des cas des interdictions d'exercer à l'encontre des policiers. Son dernier fait d'armes est le démantèlement de la sulfureuse CSI de Seine-Saint-Denis, une unité empêtrée dans une quinzaine d'enquêtes judiciaires. Il avait requis l'année dernière jusqu'à deux ans de prison ferme à l'encontre de policiers suspectés de vol, de violences aggravées et de faux en écriture publique.