Sur les 47 personnes tuées en 2023 à Marseille, victimes de la guerre entre narcotrafiquants pour le contrôle des points de vente dans les cités de la ville. 1:26
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Stéphane Burgatt avec AFP / Crédit photo : Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Sur les 47 personnes tuées en 2023 à Marseille, victimes de la guerre entre narcotrafiquants pour le contrôle des points de vente dans les cités de la ville, sept étaient des mineurs, a précisé le procureur de Marseille Nicolas Bessone jeudi. Ce dernier a également noté un rôle grandissant des femmes dans ce phénomène de narcobanditisme.

Le procureur de la cité Phocéenne Nicolas Bessone note "un fort rajeunissement" des victimes comme des personnes interpellées dans ces "narchomicides" qui ont ensanglanté la deuxième ville de France. Il a souligné, ce jeudi, que 18 mineurs ont également été blessés dans cette guerre entre trafiquants de drogue.

"Nous constatons un très fort rajeunissement des mis en cause, des (jeunes) pas forcément très ancrés dans la criminalité" au moment de passer à l'acte, a ajouté le magistrat, soulignant que deux des tueurs présumés interpellés au premier semestre étaient âgés de 18 et 19 ans, "sans antécédent en rapport avec la gravité des faits pour lesquels ils ont été mis en cause".

11% de mineurs mis en examen

Sur la totalité des personnes mises en examen en 2023 pour homicides volontaires ou tentatives d'homicides volontaires, 11% étaient des mineurs (six au total) et 51% étaient âgés de 18 à 21 ans, a précisé le procureur.

Lors de sa conférence de presse, au tribunal judiciaire de Marseille, Nicolas Bessone a également noté un rôle grandissant des femmes dans ce phénomène de narcobanditisme, avec quatre femmes mises en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crime.

"Elles ne se cantonnent plus au rôle de nourrices par exemple (NDLR: les personnes chargées de stocker la drogue) et ont un rôle plus actif dans la gestion des points de deal voire dans la commandite ou l'organisation d'assassinats", a ainsi insisté le magistrat : "Et certaines d'entre elles sont même en capacité de remplacer leurs compagnons quand ceux-ci sont empêchés".