Des peines allant jusqu'à dix ans de prison ont été prononcées vendredi contre trois hommes soupçonnés d'appartenir au narcobanditisme marseillais et interpellés en 2019 au terme d'une course-poursuite avec une kalachnikov dans leur véhicule. Après une course-poursuite ponctuée d'un accident, les fuyards, dont l'un se trouvaient en état d'évasion après une permission, étaient arrêtés. Dans le coffre, les policiers découvrent une kalachnikov non chargée et trois tenues noires avec des tailles correspondant à la corpulence des occupants du véhicule.
Tous trois seront mis en examen en juin 2020 pour un double assassinat commis le 30 août 2019, qui avait notamment visé une figure de premier plan du narcobanditisme marseillais. Deux ont également été mis en examen pour un assassinat le 15 août 2019 à Nancy. Ces "éléments de contexte" ont fait dire au procureur que ce transport d'une arme pouvait "s'inscrire dans une série de faits avec des conséquences plus importantes". Quelques mois après son interpellation, un des trois prévenus avait écrit au juge d'instruction pour endosser, seul, la responsabilité : "C'est moi qui ai récupéré cette arme d'une connaissance en prison", a-t-il répété au tribunal.
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"Une peine exagérée, injuste et disproportionnée"
Il aurait acheté cette arme 2.700 euros, grâce à un "trésor" enterré avant son incarcération, en 2013, pour 17 vols avec armes : "C'était pour me rassurer, pour dissuader un danger", a expliqué le prévenu, qui avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat en 2013. Ce jeune homme âgé de 28 ans avait revendiqué "une première à l'aveu » pour « ce pas fait vers le tribunal". Il a pourtant été condamné à dix ans de prison pour des infractions à la législation sur les armes et pour association de malfaiteurs : "Une peine exagérée, injuste et disproportionnée", selon son défenseur, M. Yassine Maharsi.
Le conducteur du véhicule, âgé de 27 ans, a lui été condamné à six ans de prison, mais le tribunal a révoqué une condamnation précédente d'un an et sept mois avec sursis. "Lorsqu'ils sont interpellés, l'un est en court, l'autre habillé tout en orange, ils roulent dans un véhicule bleu électrique. Dans la voiture, il n'y a pas de gants, pas de cagoules, pas de munitions ... Où est l'association de malfaiteurs ?", a plaidé Me Mehdi Khezami, son défenseur. Condamné à cinq ans de prison, le plus jeune du trio, âgé de 24 ans, a seulement reconnu avoir aperçu l'arme lorsqu'elle a été chargée dans le véhicule.