Lutte contre le narcotrafic : la thèse de l'assassinat politique de plus en plus privilégiée dans la mort du petit frère du militant Amine Kessaci
La piste d'un assassinat politique semble s'affirmer après la mort du petit frère du militant anti-narcotrafic Amine Kessaci
Jeremy MARTIN, Maxime CONCHON / AFP
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© Jeremy MARTIN, Maxime CONCHON / AFP
Amine Kessaci, ancien candidat écologistes aux dernières législatives et fondateur de l'association "Conscience", est sous protection policière depuis la sortie de son livre "Marseille essuie tes larmes" en octobre dernier.
Les funérailles de Mehdi Kessaci sont prévues ce mardi 18 novembre. Le jeune homme, tué la semaine dernière, en pleine journée, s'apprêtait à passer le concours pour intégrer l'école de police. Il était le petit frère d'Amine Kessaci, ancien candidat écologistes aux dernières législatives et fondateur de l'association "Conscience". Ce dernier est sous protection policière depuis la sortie de son livre "Marseille essuie tes larmes" en octobre dernier.
En deuil et sous protection des forces de l'ordre, Amine Kessaci s'exprimera peut-être lors des funérailles de son frère Medhi sur la suite qu'il comptera donner à son engagement.
"Je ne sais pas si je m'en relèverai un jour" , a confié Amine Kessaci à son entourage. Meurtri, il reste sous très haute protection. "Toute la famille est effondrée, il reste solide. Comme vous le savez, il est sous surveillance policière. Ce n'est pas simple, il a été exfiltré dans un lieu qu'évidemment personne ne connaît", a confié l'ex-député marseillais et président du conseil national de "Démocrates et progressistes", Said Ahamada.
"Un assassinat politique"
Tout ceci serait arrivé pour un livre. "Voilà où on en est en France, en 2025. Là, on est sur un point de bascule. On verra ce qu'Amine fera. Mais j'espère qu'on sera tous là pour aider Amine Kessaci, pour résister à cette épreuve" a déclaré Saïd Ahamada qui dénonce "un assassinat politique" et demande à ce que les pouvoirs publics soient aux côtés de ceux qui militent contre l'emprise des narcos.
Cet assassinat va-t-il ébranler ou renforcer l'engagement d'Amine Kessaci ? Personne n'est en mesure de répondre à cette question. "Il est encore trop tôt", tempère l'avocat de l'association "Conscience", Mathieu Croizet. "Quoi qu'il advienne, cette décision sera personnelle, il doit la prendre tout seul ou accompagné de ses proches. Tout ce que je peux espérer, c'est que lui ou quelqu'un d'autre continuera le combat. Excusez-moi, mais si personne ne reprend le flambeau, ça veut dire qu'ils ont gagné", souligne Mathieu Croizet.
L'entourage proche du militant se dit "choqué et démuni". Tous ont prévu de se retrouver après les funérailles qui se tiendront à Marseille en début de ce mardi après midi.