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Sandrine Prioul, édité par Lou Momège. Crédit photo : DAMIEN MEYER / AFP
Des manifestants se sont réunis ce jeudi 15 février devant la sous-préfecture de Saint-Malo pour dénoncer l'arrivée d'un des plus gros chalutiers du monde aux larges des côtes bretonnes. Un problème pour l'environnement mais aussi pour les petits pêcheurs locaux.

"Un navire monstrueux… qui rend la mer le ventre creux…" Ces paroles sont celles de chants marins et si elles résonnent ce jeudi devant la préfecture de Saint-Malo, c'est pour protester contre l'arrivée du chalutier Annelis Ilena, aux larges des côtes bretonnes. Surnommé le "navire des enfers", il déchaîne la colère des défenseurs de l'environnement, dont deux associations environnementales, Bloom et Pleine Mer, mais aussi deux eurodéputés écologistes, Marie Toussaint et Caroline Roose.

Et pour cause, avec ses 145 mètres de long et 24 mètres de large, c'est le plus gros chalutier pélagique du monde. Il sert à capturer des petits poissons vivants entre deux eaux, utilisés dans la fabrication du surimi, et peut en pêcher jusqu'à 400 tonnes par jour. "On ne veut pas de cela chez nous !", s'exclame une manifestante au micro d'Europe 1. Ce chalutier lui paraît démesuré : "Il ne rentrera pas dans Saint-Malo. Il ira donc aux Pays-Bas pour déverser sa cargaison et ensuite une petite partie de cette dernière arrivera en camion jusqu'ici pour être transformée en surimi."

Il est en effet prévu que la cargaison de l'Annelies Ilena serve à produire 3.000 tonnes de surimi en Bretagne, après avoir débarqué dans un port néerlandais.  

"Ils ratissent tout"

"C'est impossible que le modèle économique des super-bateaux cohabite avec une pêche artisanale", s'indigne un guide de pêche, également mobilisé contre l'utilisation des chalutiers industriels. "Ils pulvérisent complètement la masse halieutique et ils ratissent tout. Il n'y a plus rien derrière !"

De son côté, l'association Bloom accuse notamment l'État d'avoir autorisé la Compagnie des pêches de Saint-Malo à investir 15 millions d’euros pour exploiter ce chalutier. Elle dénonce des pratiques "destructrices", alors que la surpêche dans le monde augmente. 

Ce jeudi matin, le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, absent du cortège, a diffusé un communiqué pour défendre la pêche artisanale et soutenir les pêcheurs contre les bateaux-usines.