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Louise Sallé
Selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), les volumes de poissons se sont améliorés en l'espace de vingt ans. La moitié de la pêche française provient aujourd'hui de l'exploitation durable, c'est deux fois plus qu'au début des années 2000. Mais depuis cinq ans, ces progrès stagnent alors qu'il faudrait aller plus loin, d'après les scientifiques.

Du mieux dans la pêche française ? Alors que les volumes de poissons sont particulièrement surveillés à cause de la surpêche dans le monde, l'Ifremer s'est montré optimiste dans son dernier rapport. La moitié de la pêche française vient aujourd'hui de l'exploitation durable, soit deux fois plus que les années 2000. Mais d'après les scientifiques, cela reste insuffisant. D'abord parce que l'Union européenne a fixé un objectif qui n'a jamais été atteint. Elle visait 100 % de population de poissons pêchés durablement en 2020 et on en est encore loin.

Des espèces sensibles au réchauffement climatique

"Les progrès continuent, mais c'est lent parce que lorsqu'on diminue la pêche, il faut du temps pour que les populations se reconstituent. C'est un processus lent. L'augmentation, elle, n'est pas aussi continue que ce qu'on espérait", explique Alain Biseau, biologiste des pêches à l'Ifremer. La quantité de cabillauds et de merlus notamment, reste particulièrement fragile.

"Par exemple pour le cabillaud, c'est la surpêche qui a conduit à ça. Cette espèce est très fragile, très sensible au réchauffement climatique, au réchauffement des eaux. Le merlu en Méditerranée, c'est en grande partie parce qu'il est très surpêché. Il n'y avait pas de réglementation à part la taille minimale jusqu'à ces dernières années, mais on est encore loin de retrouver des niveaux de merlu en bon état. Ce n'est pas encore pour demain", ajoute-t-il.

En France, près du quart des populations pêchées sont encore surexploités. Mais l'Ifremer reste optimiste. Pour les chercheurs, il suffit de peu pour s'améliorer.