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Lionel Gougelot (correspondant à Blendecques)
Victime à plusieurs reprises des inondations de l'hiver, un quartier de Blendecques, dans le Pas-de-Calais, va faire peau neuve. Devenu trop dangereux, les habitants ont réclamé une solution définitive : raser une dizaine de maisons. Une mesure extrême sollicitée non sans émotion, racontent les riverains au micro d'Europe 1. 
REPORTAGE

C'était le quartier symbole de la catastrophe des inondations de l'hiver dernier. Un lotissement de Blendecques, près de Saint-Omer. Une dizaine de maisons de ce quartier seront rasées car le secteur est devenu trop dangereux. Une solution définitive qui était réclamée par les habitants. Dans le détail : les maisons seront rachetées aux habitants par la communauté de communes qui elle-même se fera rembourser par l'État par le biais d'un fond spécialement prévu.

Les habitants de ce lotissement sont les premiers à bénéficier de ce dispositif. Ils s'en félicitent, non sans un certain pincement au cœur, voire quelques larmes, à l'idée d'abandonner des maisons qui ont vu grandir leurs enfants…

"On va partir avec la larme à l'œil"

"On ne fait plus grand chose malheureusement, maintenant on sait que c'est fini. On ne va même plus chauffer la maison. On arrête", explique par exemple Vincent Maquignon, habitant de Blendecques. Il n'a jamais pu regagner son domicile depuis les inondations de novembre et janvier dernier. Il a eu jusqu'à 1m80 d'eau dans sa maison. Et c'est tout le lotissement qui est devenu inhabitable ; alors il sera rasé.

"Je sais qu'on aura une boule au ventre derrière. On y pense déjà, on va nous effacer 24 ans de notre vie. Ça va nous faire drôle quand on va leur claquer la porte pour la dernière fois, je pense qu'on va partir avec la larme à l'œil. D'un autre côté, c'est pour mieux se reconstruire et mettre la famille en sécurité et nos familles en sécurité", confie-t-il.

Tourner la page

L'objectif maintenant, pour Christine, la voisine, c'est d'obtenir une juste indemnisation pour sa maison. Mais elle aussi s'est fait une raison. La sagesse l'a emporté.

"On ne peut pas avoir de protection ou quoi que ce soit, donc il faut tourner la page. Il faut bien se faire une raison parce que ce sont nos maisons, elles ne valent plus rien. C'est vrai que c'était un bon quartier, on s'entendait très bien. C'est dommage parce que ce sont des belles maisons. Après, c'est pas toujours évident de partir mais on va rebondir", regrette cette voisine. Et, ironie de l'histoire, quand les maisons seront rasées, les élus envisagent d'aménager à la place un bassin de rétention d'eau pour limiter les prochaines inondations.