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avec AFP / Crédits : David Himbert / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique a informé ce mardi que la France continuait à faire reculer ses émissions de gaz à effet de serre sur les neuf premiers mois de l'année 2023 par rapport à la même période de l'année 2022.  

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) poursuivent leur recul en France, enregistrant une baisse de 4,6% (hors puits de carbone) sur les neuf premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022, a annoncé mardi le Citepa. "Trois secteurs participent le plus à cette baisse: l'industrie (-9,3%), la production d'énergie (-9,4%) et les bâtiments (-7,5%). Les transports contribuent plus modestement à cette tendance à la baisse (-1,8%)", indique l'organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions et qui en publie une pré-estimation pour la période.

L'industrie et la production d'énergie, les deux secteurs qui contribuent le plus 

Sur le premier semestre, la baisse était déjà de 4,3%, après un repli de 2,7% sur l'ensemble de l'année 2022. En mai, la France a annoncé vouloir réduire ses émissions GES de 50% (-55% en "net", si l'on inclut les puits de carbone que sont sols et forêts) en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens, ce qui implique de doubler le rythme de baisse des émissions. Par secteurs, c'est l'industrie et la production d'énergie qui contribuent le plus à la baisse sur neuf mois.

Le secteur industriel est "fortement impacté par la crise énergétique en 2023", souligne le Citepa dans un communiqué. Pour la production d'énergie, le repli des GES résulte notamment de la progression des moyens de production électrique décarbonés, notamment les centrales nucléaires (+11,4% liée à la remise en service progressive de centrales) et hydroélectriques, couplée à une baisse de la production des centrales thermiques (-23%), souligne le Citepa.

Pour les GES provenant du secteur du bâtiment, la baisse des émissions liées au chauffage, déjà observée en 2022, s'est poursuivie en 2023, malgré un hiver légèrement plus rigoureux. "Les émissions de GES du chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson domestique entre les neuf premiers mois 2022 et ceux de 2023 ont baissé de 7,5%, avec notamment une baisse de consommation du gaz naturel qui continue au troisième trimestre, soit -8,9% sur les trois premiers trimestres 2023 par rapport à 2022", indique le Citepa.

L'évolution du secteur de l'agriculture pas encore estimée

Pour les transports, le rebond post-Covid du transport routier (+12% en 2021, +2% en 2022) a laissé la place à un léger recul (-2,7%) sur les neuf premiers mois de 2023, avec une baisse notable sur septembre (-10%). En revanche, le transport aérien continue de voir ses émissions augmenter: +21% pour les vols domestiques sur les neuf premiers mois, et +27% pour les vols internationaux.

Le Citepa précise que l'évolution du secteur de l'agriculture "n'est pas encore pré-estimée précisément", rappelant que ces dernières années ses émissions étaient en recul moyen de 1,5% en raison de la diminution du cheptel bovin.

"De même, l'évolution des puits de carbone est difficile à pré-estimer", précise l'organisme. Ces derniers, bien qu'essentiels à la baisse des émissions nettes, connaissent depuis plusieurs années une fragilisation, qui les empêchent d'absorber autant de Co2 qu'auparavant, en lien notamment avec la dégradation de l'état des forêts françaises.