Doit-on s’inquiéter pour Renaud Lavillenie ?

Lavillenie, jeudi, après une nouvelle déception lors du Meeting de Lausanne.
Lavillenie, jeudi, après une nouvelle déception lors du Meeting de Lausanne. © ALAIN GROSCLAUDE / AFP
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Le perchiste, à peine remis de sa déception à Rio, a encore été battu jeudi, alors qu’il participe au Meeting de Paris ce week-end.

On le pensait encore intouchable il y a quelques semaines. Mais Renaud Lavillenie a été battu coup sur coup, d’abord à Rio puis à Lausanne, jeudi. Le Meeting de Paris, samedi au Stade de France, lui offre une nouvelle opportunité de rebondir… ou de s’enfoncer un peu plus.

Rio est-il vraiment oublié ? À Rio, malgré un très bon saut à 5,98 m, le Charentais s’était fait battre par le jeune Brésilien Thiago Braz (6,03 m) et avait mal pris les huées du stade olympique, "un public de merde". "Je pense que la dernière fois qu'on a vu ça, c'est quand Jesse Owens a couru en 1936", avait-il déclaré à chaud. Une comparaison malheureuse qui lui a valu une nouvelle bronca lors de la remise des médailles. Sur le podium, l’athlète de 29 ans n’avait alors pas pu empêcher ses larmes de couler.

"Tourner la page", c’est pourtant ce qu’il n’a cessé de marteler depuis son retour du Brésil. Sauf que le perchiste n'a pu rebondir en Ligue de diamant, devancé avec 5,72 m par l'Américain Sam Hendricks (5,92 m), en bronze à Rio, jeudi soir à Lausanne, alors que son nouveau rival carioca était absent. "De la fatigue mais une belle compétition", a tweeté Lavillenie après le concours. Certes, ses Jeux ont laissé des marques – à tout point de vue – mais les maux sont peut-être plus profonds que ça.

Un problème de mental ? Après un hiver réussi, où il a sauté trois fois au-dessus des 6 mètres, en salle, "Air" Lavillenie n’a pas perdu son niveau du jour au lendemain. Là où cela s'est joué, c'est peut-être dans la tête. Teddy Riner, avant de se défendre de l’avoir visé, avait d’ailleurs mis le doigt sur la question du mental chez son camarade, en déclarant qu'un athlète de haut-niveau devait être capable de faire face à la pression.  "Ils veulent vous mettre la pression (le public brésilien, ndlr), mais faut savoir la remonter, faut savoir l'évacuer, faut savoir la mettre de côté. Après, il y en a qui répondent présent et d'autres non".

Le bon moment pour rebondir. Le recordman du monde de la discipline a en tout cas une nouvelle occasion rêvée de refaire le plein de confiance. Devant son public, il disputera la 12e étape de la Ligue de diamant samedi, au Stade de France, avant de s’essayer au sautoir du Letzigrund de Zurich, pour les finales le 1er septembre. Où il ne fait plus de doute qu'il remportera pour la septième fois en sept ans la Ligue de diamant, un autre record. Lavillenie devra cependant continuer à batailler ardemment pour s’imposer. Ses jeunes bourreaux, Thiago Braz, 22 ans et Sam Hendricks, 23 ans, ont bien l’intention de continuer à le titiller de nombreuses années.