Venus et le tennis à l'ancienne

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François QUIVORON , modifié à
Après une bataille de quasiment trois heures, Venus Williams a pris le dessus sur la Japonaise Kimiko Date-Krumm, la doyenne du circuit, âgée de 40 ans. L'Américaine s'est imposée en trois manches (6-7, 6-3, 8-6) et valide donc son billet pour le troisième tour de Wimbledon. Le Centre Court, couvert en raison de la pluie, a en tout cas eu le droit à une belle opposition de style.

Après une bataille de quasiment trois heures, Venus Williams a pris le dessus sur la Japonaise Kimiko Date-Krumm, la doyenne du circuit, âgée de 40 ans. L'Américaine s'est imposée en trois manches (6-7, 6-3, 8-6) et valide donc son billet pour le troisième tour de Wimbledon. Le Centre Court, couvert en raison de la pluie, a en tout cas eu le droit à une belle opposition de style. En 1996, quand Venus Williams obtenait ses premiers résultats sur le circuit, Kimiko Date-Krumm prenait sa retraite. Pourtant, les trajectoires des deux joueuses se sont croisées ce mercredi sur le Centre Court de Wimbledon, quinze ans plus tard. Choc des générations donc entre la Japonaise, joueuse majeure du début des années 1990 et ancienne n°4 mondiale, et l'Américaine, star des années 2000 et titrée à cinq reprises à Londres. Opposition de style également entre la puissance de l'aînée des soeurs Williams et le toucher de balle de Date-Krumm. Et c'est la plus jeune des deux qui s'est imposée en trois manches (6-7, 6-3, 8-6) après quasiment trois heures de match. Lorsque Date-Krumm a décidé de sortir de sa retraite fin 2008, beaucoup ont cru à une blague ou à la lubie d'une joueuse pas vraiment consciente de l'évolution rapide du tennis féminin ces dix dernières années. Mal leur en a pris puisque la Japonaise, à la veille de ses 39 ans, n'a attendu qu'une année avant de gagner son premier tournoi, à Séoul, devenant au passage la deuxième joueuse la plus âgée à remporter une épreuve en simple, après l'Américaine Billie Jean King en 1983 (victoire à Birmingham à 40 ans). Le talent ne disparaît pas. Celui qui l'a porté en demi-finales de trois épreuves du Grand Chelem sur quatre (Open d'Australie 1994, Roland-Garros 1995 et Wimbledon 1996) est toujours intacte. Même s'il faut bien reconnaître un sérieux manque de puissance dans son jeu. Un premier set débridé Mais Date-Krumm le compense par de très bons déplacements et un toucher de balle aiguisé, notamment au filet, pour surprendre son adversaire. Ses coups à plat, qui ont quasiment disparu du circuit actuel quand les autres joueuses enroulent beaucoup plus la balle, a brouillé les plans de Venus Williams, surtout au début du match quand la Japonaise se détachait 5-1 dans la première manche. Ce set inaugural était d'ailleurs totalement débridé puisqu'après avoir obtenu des balles de set, la doyenne du tournoi subissait le retour de Williams qui obtenait elle aussi une balle de set à 6-5. Dans le jeu décisif, Date-Krumm s'envolait à nouveau en menant 6-2, mais n'arrivait toujours pas à conclure. Venus sauvait les quatre premières balles de set mais craquait à la cinquième (6-7 [6]). Plus précise dans ses frappes de balle, Venus recollait logiquement à une manche partout (6-3) grâce à un premier service retrouvé. Date-Krumm, pleine de bonne volonté, ne refaisait surface qu'après avoir concédé un break dans la manche décisive. Toujours derrière au score, elle trouvait à chaque fois les ressources pour rester dans la partie. Jusqu'à 6-7 pour Williams, quand des fautes malvenues scellaient le sort de la partie (8-6). Venus et ses cinq titres à Wimbledon (2000, 2001, 2005, 2007 et 2008) avait finalement raison du tennis à l'ancienne.