Un peu plus près de l'Eden...

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Théâtre de la finale de la prochaine Coupe du monde, le 23 octobre, l'Eden Park d'Auckland accueille ce samedi, dans le cadre de la 3e journée des Tri Nations, le premier match de la Bledisloe Cup entre Néo-Zélandais et Australiens, candidats au titre mondial. Face à des Wallabies décomplexés, les All Blacks veulent marquer leur territoire.

Théâtre de la finale de la prochaine Coupe du monde, le 23 octobre, l'Eden Park d'Auckland accueille ce samedi, dans le cadre de la 3e journée des Tri Nations, le premier match de la Bledisloe Cup entre Néo-Zélandais et Australiens, candidats au titre mondial. Face à des Wallabies décomplexés, les All Blacks veulent marquer leur territoire. Après deux premières journées, conclues sur deux déroutes sud-africaines (39-20, à Sydney, et 40-7, à Dunedin), qui n'ont fait que confirmer l'idée annoncée que ce Tri Nations se résumerait à un duel, l'heure du choc a sonné entre les All Blacks et les Wallabies. Une affiche majuscule, sans doute ce que la planète rugby peut à l'heure actuelle proposer de mieux à 34 jours seulement du match d'ouverture de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.). C'est justement sur la pelouse de l'Eden Park d'Auckland, qui accueillera ce Nouvelle-Zélande-Tonga le 9 septembre prochain, qu'ont rendez-vous les deux rivaux de la mer de Tasmanie. Une enceinte, où un succès australien samedi, résonnerait, c'est peu de le dire, comme un coup de tonnerre et donnerait aux hommes de Robbie Deans, prompts à effacer aux dépens des Boks leur faux-pas des Samoa, un avantage psychologique indéniable. Car plus encore que la suprématie au Sud ou même la victoire finale dans ce Tri Nations, ce premier match de la Bledisloe Cup (le trophée mis en jeu entre les deux formations, ndlr), objectifs rendus accessoires, c'est bien la Coupe du monde qui trotte dans toutes les têtes à la veille de l'affrontement. Et si les All Blacks peuvent se targuer de ne plus avoir perdu sur leur sol face aux Wallabies depuis 2001 et un revers (15-23) à Dunedin (onze victoires, série en cours), force est de constater que l'Australie tend à se décomplexer face à l'ogre kiwi. Hansen: "Les Australiens ne nous craignent pas" Dernière formation victorieuse de McCaw et de ses coéquipiers à Hong Kong, en novembre dernier, dans le cadre de la Bledisloe Cup, l'équipe de Robbie Deans a depuis accentué le trait à travers le triomphe dans le Super 15 des Reds, vainqueurs des Crusaders, antichambre des Blacks, en finale de l'épreuve. Au point d'entendre aujourd'hui Steve Hansen, l'adjoint de Graham Henry, déclarer: "Les Australiens ne nous craignent pas, ils n'ont probablement pas plus de respect pour nous." Un sentiment nourri au pays du long nuage blanc par des attitudes proches de l'arrogance, notamment de la part des nouvelles stars australiennes. Comme lorsqu'un Quade Cooper, dont le match dans le match samedi face à Dan Carter promet encore le meilleur, se permet au cours de la saison régulière de chambrer d'une tape sur la tête Richie McCaw en personne. Ou quand Robbie Deans, pourtant néo-zélandais, juge insignifiante l'influence de l'Eden Park, temple du rugby, où l'Australie n'a jamais goûté la victoire en vingt-deux test-matches depuis 1986 ! Plus question pour les Wallabies de céder à un quelconque complexe d'infériorité... "Si vous êtes suffisamment bons, l'âge importe peu", insiste encore Deans, qui balaie pareillement d'un revers de main l'expérience supérieure des Blacks, qui samedi totaliseront 766 sélections au coup d'envoi pour une moyenne d'âge de presque 29 ans contre 388 capes et 24 ans de moyenne d'âge pour les Wallabies. Un air bravache qui, même si Graham Henry a battu avec sept changements dans son quinze de départ le rappel des cadres pour l'occasion (Owen Franks, Keven Mealamu, Brad THorn, Kieran Read, Piri Weepu, Hosea Gear, Sitiveni Sivivatu), là où l'Australie reconduisait les vainqueurs des Boks, a le don de laisser Hansen froid: "Nous avons notre propre motivation, a souligné l'ancien sélectionneur du Pays de Galles. Nous n'avons pas besoin de quelqu'un d'autre pour nous motiver. Le maillot noir est suffisant pour que nos joueurs se surpassent. Cela dure depuis des lustres et ce n'est pas près de changer." Pas plus, à l'en croire, que l'invincibilité vieille de 17 ans de l'Eden Park, où cet automne, les All Blacks chercheront à reconquérir la Coupe du monde: "Auckland est notre maison ici en Nouvelle-Zélande. Là où les plus grands matchs ont été joués. La taille de l'enceinte et l'ambiance qui y règne sont autant de forces pour nos joueurs. C'est une forteresse qui nous motive comme jamais." Une part de paradis à préserver plus que jamais.