Un 10/10 et en vacances !

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AXEL CAPRON , modifié à
Les Bleus peuvent partir en vacances avec le sentiment du devoir accompli. Trois jours après son large succès à Donetsk face à l'Ukraine (4-1), l'équipe de France a confirmé jeudi en allant s'imposer en Pologne (1-0). Un dixième match consécutif sans défaite pour les hommes de Laurent Blanc et encore de précieux enseignements individuels pour le sélectionneur.

Les Bleus peuvent partir en vacances avec le sentiment du devoir accompli. Trois jours après son large succès à Donetsk face à l'Ukraine (4-1), l'équipe de France a confirmé jeudi en allant s'imposer en Pologne (1-0). Un dixième match consécutif sans défaite pour les hommes de Laurent Blanc et encore de précieux enseignements individuels pour le sélectionneur. Une tournée au presque parfait. Sans le faux pas inaugural à Minsk (1-1), malheureusement pour le match le plus important de sa tournée de l'est, l'équipe de France serait partie jeudi soir en vacances avec les félicitations du conseil de classe, elle qui a porté sa série d'invincibilité à dix matches (huit victoires, deux nuls) depuis sa défaite au Stade de France face à la Biélorussie début septembre (0-1) et a perpétué une tradition initiée par les "anciens", celle de ne jamais perdre en Pologne (les trois victoires polonaises contre la France, en seize matches, ont été signées à Paris et lors de la Coupe du monde 1982 en Espagne). Une satisfaction collective pour son "professeur" Laurent Blanc qui se double de satisfecit individuels, certains de ses jeunes joueurs méritant avec mention le passage en classe internationale. On pense à Younès Kaboul, qui termine cette tournée, malheureusement pour lui, blessé, à Kevin Gameiro, buteur à Donetsk, à Charles N'Zogbia qui, pour sa deuxième sélection, y est allé lui aussi de son premier but international (à moins qu'il ne soit finalement attribué à Jdlowiecz), à Mathieu Valbuena, auteur d'une prestation convaincante ce jeudi, mais surtout à Marvin Martin qui, trois jours après son exploit ukrainien, a confirmé sous le crachin de Varsovie qu'il pouvait être le patron technique que recherche Laurent Blanc, s'imposant comme un concurrent très sérieux pour Samir Nasri. Et pour compléter le tableau d'honneur, comment ne pas citer Eric Abidal qui, moins de trois mois après son opération d'une tumeur au foie, s'est comporté jeudi comme un véritable patron en défense centrale, preuve qu'il peut être beaucoup plus qu'une solution de rechange à ce poste. Bref, si Laurent Blanc avait déjà parlé d'"enseignements positifs" au soir de la victoire à Donetsk, il peut ajouter un "très" après celle signée à Varsovie et nul doute qu'il va devenir plus compliqué pour lui après cette tournée de composer un onze de départ. Mais c'est un problème de riche que lui envie sans doute son homologue Franciszek Smuda, patron d'une équipe de Pologne, classée 71e nation mondiale, qui se cherche encore à un an de "son" Euro, ce qui relativise d'ailleurs en partie la victoire française, essentiellement dessinée avant le repos. N'Zogbia se révèle décisif Car là où la première mi-temps à Donetsk avait accouché d'un spectacle insipide dans un stade aux trois-quarts vide, cette fois, point de temps mort, les deux équipes en "donnant pour leur argent" aux 30000 spectateurs venus garnir les tribunes du stade du Legia. Laurent Blanc avait souhaité avant le match que son équipe soit plus "réactive qu'active", il est servi, puisque si la Pologne, pour le 100e match de son histoire à Varsovie, fait indéniablement preuve d'envie d'entrée de match, la maîtrise technique est française et surtout très vite récompensée: après une première tentative de la tête de Hoarau, repoussée par Sczesny (4e), N'Zogbia a bien failli s'inviter au rang des joueurs qui auront profité de cette tournée pour inscrire leur premier but international, terminant de son pied gauche - mais avec l'aide involontaire de Jodlowiecz - une bonne action collective initiée par Martin et poursuivie par Sagna (0-1, 12e). La Pologne réagit, le plus souvent sous les coups de boutoir du très remuant Blaszczykowski (29e), mais faute de savoir terminer ses actions, elle n'inquiète finalement guère une défense bleue privée peu avant la demi-heure de jeu de Kaboul, blessé aux adducteurs et remplacé par Rami pour une nouvelle charnière recomposée (27e). Pas de quoi cependant troubler la sérénité des hommes de Laurent Blanc, bien dans leur match tant défensivement que dans l'animation, à l'image de ce décalage d'un Martin au four et au moulin pour N'Zogbia, passé à gauche et dont le centre manque de peu d'être repris par Hoarau, devancé par Sczesny (35e). C'est tout pour ce premier acte qui vaut quasiment autant que les 75 premières minutes d'Ukraine-France. Au retour des vestiaires, changement de visage pour les Bleus avec les entrées de M'vila et Diaby aux places de Cabaye et Diarra, tandis que le brassard passe au bras d'Abidal. La physionomie reste cependant à peu près la même avec du jeu de part et d'autre, des occasions pour Valbuena (58e) et N'Zogbia (65e), avant dix minutes bouillantes sur le but de Carrasso, obligé de s'employer sur de nombreux ballons aériens mais également sur un essai d'un Lewandowski malheureux, lui qui voit l'une de ses frappes lécher le poteau droit de Carrasso puis une tête repoussée sur sa ligne par Sagna, tranchant au bout d'une saison interminable. Le gardien bordelais est encore vigilant sur un essai de Matuszczyk (84e), tandis qu'en contre, Martin tente un lob audacieux, de peu au-dessus (86e) pour l'ultime occasion de la partie. Tout un symbole qu'elle vienne des pieds de celui qui, assurément, est le grand gagnant de cette tournée qui, contrairement à ce que l'on pouvait craindre, n'aura pas servi à rien...