Terminus, Armstrong descend !

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Olivier CORTINOVIS , modifié à
A l'occasion du Tour Down Under, qui débute mardi en Australie, le peloton effectuera ses premiers tours de roue en compétition après une intersaison riche en mouvements. A l'inverse, Lance Armstrong y disputera sa dernière course professionnelle en dehors des Etats-Unis avant de tirer définitivement un trait sur sa carrière. Une ultime échappée avant de voir les affaires judiciaires le rattraper.

A l'occasion du Tour Down Under, qui débute mardi en Australie, le peloton effectuera ses premiers tours de roue en compétition après une intersaison riche en mouvements. A l'inverse, Lance Armstrong y disputera sa dernière course professionnelle en dehors des Etats-Unis avant de tirer définitivement un trait sur sa carrière. Une ultime échappée avant de voir les affaires judiciaires le rattraper. Un dernier baroud d'honneur ou une sortie en catimini ? Comme en 2009, année de son come-back dans le peloton après trois et demi d'absence, Lance Armstrong sera, à partir de mardi, la principale attraction du Tour Down Under, première épreuve majeure de la saison 2011. L'Américain, recordman de victoires sur le Tour de France, disputera en effet en Australie sa dernière course professionnelle en dehors des Etats-Unis. Car s'il semble avoir définitivement tourné la page des grands rendez-vous du cyclisme, le Texan honorera tout de même de sa présence certaines épreuves de son pays natal, auxquelles il a toujours attaché beaucoup d'affinités. En attendant de le voir à l'oeuvre sur le Tour de Californie, en mai prochain, "The Boss" prendra plaisir à rouler autour d'Adélaïde avec ses équipiers de RadioShack au cours d'une épreuve qui lui avait tant plu par le passé. "Ce sera émouvant d'être sur cette course pour la dernière fois. Je n'ai pas volé à l'autre bout du monde juste pour rester dans le peloton. Je sens que la forme revient de plus en plus à chaque jour qui passe," a ainsi déclaré L.A. au Sydney Morning Herald. Mais le futur retraité ne peut plus masquer le poids des années comme c'était encore le cas il y a quelques années : "Je ne peux pas nier mon âge. Je pense que c'est quelque chose que j'aurais pu nier il y a trois ans, mais là je ne peux plus." Un avenir en politique ? Déçu par son dernier Tour de France, qu'il a terminé à une modeste 23e place, sans véritable coup d'éclat, Armstrong a compris qu'il ne pourrait plus se hisser au niveau des meilleurs et a donc logiquement renoncé à ses ambitions personnelles. "Je suis prêt pour ma deuxième retraite," avait-il ainsi déclaré sur les Champs-Elysées, le 25 juillet dernier. Depuis cette réflexion, le futur quadragénaire (il les fêtera en septembre), qui refuse de verser dans la nostalgie, fier d'avoir "révolutionné le vélo", passe ses journées entre sa fondation Livestrong, sa petite famille, étoffée d'un cinquième enfant cet hiver, ses sorties quotidiennes en deux roues et ses introspections politiques. Dans plusieurs interviews, dont celle accordée au magazine Vanity Fair en 2008, ce fou de communication a en effet affirmé son ambition de devenir gouverneur du Texas à plus ou moins long terme. Un activisme débordant censé redorer une image paradoxalement écornée sur les routes de la Grande Boucle où son aspect inhumain avait laissé de glace les spectateurs. Une hyperactivité qui lui permet, provisoirement, de prendre ses distances avec la justice et les fortes suspicions de dopage le concernant. "Je ne laisse pas les affaires m'affecter" Car, même s'il a préparé le Tour Down Under avec le perfectionnisme qu'on lui connait, Armstrong est toujours rattrapé par son passé, sondé par des journalistes qui ne s'intéressent presque exclusivement à l'enquête dont il fait l'objet. "Je ne laisse pas ça m'affecter. J'ai cinq enfants à nourrir, je dois diriger une fondation, ce qui constitue déjà un travail en soi, et je fais du vélo chaque jour. Cela n'a aucune incidence sur mon quotidien", assure de son côté l'Américain pour mieux éluder le sujet. Blanchi en 2006 par l'UCI des accusations de dopage liées à sa première victoire sur le Tour, L.A. est à nouveau dans le collimateur des institutions depuis que son ancien coéquipier à l'US Postal, Floyd Landis, a révélé de façon plutôt détaillée le système de dopage interne mis en place par l'ex-patron du peloton et son manager Johan Bruyneel. Désormais libre de ses pensées après avoir avoué sa culpabilité, le vainqueur déchu du Tour 2006 joue les espions pour la lutte antidopage et pourrait faire tomber son ancien leader pour fraude envers son ancienne écurie. Si sa démarche aboutissait, Armstrong serait condamné à descendre du bus, alloué pour sa tournée d'adieu, plus vite que prévu.