OM-PSG : qui va se relever ?

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LIGUE 1 - Le clasico oppose dimanche deux bêtes blessées, éliminées en coupe d'Europe.

Ces dernières années, rarement un clasico n'aura eu une telle importance sportive. Avec respectivement quatre et sept points de retard sur le leader, l'OM et le PSG, 4e et 5e, vont s'affronter dimanche (21h00) avec, en jeu, un ultime espoir d'être sacré en fin de saison. Si vaincu il y a, il perdra beaucoup, surtout s'il s'agit du PSG. Tous deux évincés de la scène européenne cette semaine, les deux clubs abordent ce choc dans une position fragilisée. Et c'est celui qui saura le mieux jouer sur ses atouts pour rebondir qui aura le dernier mot...

L'OM : ambiance et expérience

Le Vélodrome. On l'a constaté encore mardi à Old Trafford. L'une des forces de l'OM, ce sont ses supporters. En l'absence de fans du PSG, interdits de déplacement, ils seront plus de 50.000 samedi soir à pousser dans un seul sens. L'élimination en Ligue des champions, loin d'être honteuse, n'aura pas entamé le soutien des virages. Cette saison, l'OM ne s'est incliné que deux fois à domicile en championnat, lors de la 1re journée face à Caen (2-1, avec un onze de départ comprenant Azpilicueta, Kaboré, N'Diaye, ou Niang, bien différent de celui qui débutera dimanche) et le 6 mars dernier, contre Lille, dans le temps supplémentaire. Plombé par ces deux défaites d'entrée ou sur le fil, le bilan de l'OM au Vél’ reste plutôt bon : 7 victoires, 4 nuls, 2 défaites.

La défense. Évidemment, si on vous demande de citer les forces de l'OM, vous n'allez pas répondre les dribbles déroutants de Loïc Rémy ou le réalisme devant le but d'André-Pierre Gignac. Depuis le début de la saison, le club phocéen s'appuie avant tout, y compris à domicile, sur une solide organisation derrière. Ce socle défensif est aujourd'hui composé de Rod Fanni, Souleymane Diawara, Gabriel Heinze et Taye Taiwo, de droite à gauche. Ce quatuor fait en particulier la loi dans les airs. L'OM est en effet la seule équipe de Ligue 1 à ne pas avoir concédé de but sur coups de pied arrêtés à domicile. Et comme Diawara et Heinze ne rechignent pas à monter quand l'occasion se présente, la charnière centrale a les moyens de bloquer mais aussi de débloquer ce clasico.

Didier Deschamps. L'an dernier, l'OM avait parfaitement négocié la dernière ligne droite pour décrocher le titre de champion de France, le premier depuis 18 ans. Les matches cruciaux comme celui de dimanche soir, Didier Deschamps sait les aborder. Et, malgré la défaite face à Lille (1-2), "son" OM a montré le week-end dernier, à Rennes (2-0), qu'il avait de la ressource, mentale mais également dans le jeu. Par rapport à l'aller, l'OM ne devrait pas commettre à nouveau l'erreur de laisser le PSG lui rentrer dedans durant les vingt premières minutes (un départ pied au plancher devenu au fil des matches une spécialité parisienne). Cette fois, les joueurs phocéens ne devraient pas arriver au stade avec une heure de retard, comme ce fut le cas à l'aller, où leur bus s'était mystérieusement égaré...

Le PSG : tactique et technique

Les espaces. Le PSG présente la troisième meilleure différence de buts à l'extérieur (16 buts marqués, 13 encaissés). S'appuyant sur une défense solide, il s'est rendu maître dans l'art de l'utilisation de l'espace. A Nice, avec la réussite (3-0), puis à Auxerre, sans (0-1), le PSG s'est créé un nombre important d'occasions. Mais, dans les deux cas, le PSG préfère quand il y a des espaces. Le match face à Benfica jeudi a apporté une preuve supplémentaire que le PSG ne sait pas faire quand il s'agit d'être décisif dans les petits espaces. En revanche, dès que Ludovic Giuly, Nenê ou Mevlut Erding peuvent prendre de la vitesse, l'équipe de la capitale est bien plus dangereuse. Et dans un match où l'OM devrait se monter plus entreprenant, cela pourrait payer.

L'aller. Cinq victoires en cinq matches de L1. C'est la série sur laquelle restait l'OM au moment d'affronter le PSG lors du match aller, en novembre dernier. Cinq victoires en six matches de L1. C'est le bilan dont peut se targuer l'OM au moment de recevoir au retour. Même cause, mêmes effets ? Au Parc, le PSG avait trouvé la clé pour contrarier l'OM : un pressing haut, une circulation de balle rapide et une efficacité rare devant le but. L'Efficacité devant le but, c'est actuellement le mal chronique du PSG. Avant le match aller, le duo Hoarau-Erding était déjà vilipendé sur la place publique pour son manque de réalisme. Les deux attaquants parisiens avaient répondu en marquant chacun un but. Après Benfica et avant le clasico de dimanche, la paire a de nouveau été brocardée. Même cause, mêmes effets ?

Nenê. Qui possède aujourd'hui les moyens de faire basculer un clasico, comme le firent par le passé Ronaldinho, Pedro Miguel Pauleta, Franck Ribéry ou Hatem Ben Arfa ? Deux joueurs en ont les capacités côté OM : Lucho Gonzalez et André Ayew. Mais le premier brille par sa transparence et le second est sans doute encore un peu tendre pour ce genre de match. Côté parisien, un seul nom vient : Nenê. En difficulté ces dernières semaines, le Brésilien a ressorti le "rouge" de chauffe, jeudi, contre Benfica. Oubliés (pour un temps ?) les frappes lointaines et les choix hasardeux, Nenê s'est mis au service du collectif mais n'a pas réussi à se montrer décisif. A l'aller, il l'avait été, grâce à une passe lumineuse pour Guillaume Hoarau sur le second but. Et il avait également rendu fou Diawara, qui avait fini par lui marcher dessus. Pour son premier clasico au Vélodrome, Nenê sera attendu. Mais il a les moyens de répondre présent.