Les Bleus lâchés par leurs sponsors

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Maud DECAMPS , modifié à
La débâcle des Bleus leur coûte cher en termes de notoriété, mais aussi au niveau des contrats.

La débâcle des Bleus leur coûte cher en termes de notoriété, mais aussi au niveau des contrats.On ne plaisante pas avec l'image de marque. Les sponsors des Bleus, qui ont largement mis la main à la poche, certains allant jusqu'à débourser 2,5 millions d'euros pour être partenaires majeurs de l'équipe de France, sont en train de tourner casaque. La débâcle des Bleus et le renvoi de Nicolas Anelka coûtent cher à l'équipe, affaiblie à la veille du match France-Afrique du Sud, qui voit ses sponsors faire marche arrière.Des contrats de pub avortés Pas de but, pas de pub. L'enseigne de restauration rapide Quick a été la première à retirer ses jetons de la partie. La chaîne de fast-food a, en effet, annoncé dimanche qu'elle allait retirer les publicités avec le footballeur Nicolas Anelka, "le temps que les esprits s'apaisent". Cette décision intervient après consultation d'un conseiller du footballeur qui a décidé "d'un commun accord" avec Quick de cesser la campagne. La décision de l'enseigne est motivée par "les résultats de l'équipe de France", a souligné la porte-parole, mais n'est pas liée à l'altercation avec le sélectionneur Raymond Domenech qui a été relatée samedi matin dans la presse.Même chose du côté du groupe bancaire Crédit Agricole qui a annoncé lundi l'arrêt anticipé de sa campagne publicitaire télévisée mettant en scène l'équipe de France de football, qui devait prendre fin vendredi, "au vu des derniers événements" survenus lors du Mondial 2010. La campagne intitulée "On a tous un côté bleu", ne semble, en effet, plus de circonstances.Adidas renouvelle sa confianceSeul l'équipementier Adidas a renouvelé sa confiance à l'équipe. Le sponsor officiel de l'équipe de France a annoncé lundi qu'il allait poursuivre sa campagne de publicité mettant en scène l'équipe. "En s'appuyant sur les valeurs de la marque telles que le respect, l'engagement et la confiance, Adidas compte sur le sens des responsabilités des dirigeants de la Fédération, du staff technique et des joueurs pour ramener de la sérénité dans les prochaines heures et se recentrer sur les enjeux sportifs du match de demain", écrit l'équipementier sportif dans un communiqué. La marque se dit "consternée et attristée de voir la tournure des événements qui se déroulent en Afrique du Sud", a confié la porte-parole de la marque à Europe1.fr.Mais les Bleus pourraient subir d'autres désistements. Les autres partenaires de l'équipe, Carrefour, SFR ou encore GDF Suez, ne se sont pas encore positionnés officiellement sur un éventuel retrait. Selon une information du Nouvel Obs, les Bleus, qui ont accepté de reprendre l'entraînement lundi matin, sont apparus vêtus de maillots sans logos de sponsors, à part celui d'Adidas, sur le terrain.TF1 : 10 millions d'euros dans la balanceOutre les contrats de publicitaires, les piètres performances des Bleus causent d'autres dommages collatéraux. La chaîne TF1, qui a déboursé 87 millions d'euros pour les droits de diffusions des matches, risque de ne pas toucher le pactole de recettes publicitaires prévu. Selon une étude réalisée par le cabinet d'expertise Reload, les recettes varient "entre une élimination au premier tour et une élimination en finale, de 10 millions d'euros", explique Philippe Nouchi, directeur de l'expertise Média chez Reload. "Ce n'est pas catastrophique pour la chaîne, car c'est une opération d'image pour elle, mais 10 millions ce n'est quand même pas une somme négligeable".Pour le moment, les audiences de la première chaîne restent au beau fixe. Le match Brésil-Côte d'Ivoire diffusé dimanche soir a réuni 36% des téléspectateurs. C'est bien moins que les 15,5 millions de téléspectateurs de l'équipe de France face au Mexique, mais un peu mieux que le match Brésil-Corée du Nord, qui a réuni 8,1 millions de personnes.