Les Bleus donnent la leçon

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AXEL CAPRON , modifié à
L'équipe de France n'a laissé aucune chance à une équipe d'Angleterre fortement diminuée, mercredi en match amical à Wembley (2-1). Un succès logique pour des Bleus, dominateurs dès l'entame de match, qui ont su faire tourner le ballon, grâce notamment à un Nasri très intéressant, et faire la différence par Benzema puis Valbuena. Les Anglais ont réduit le score par Crouch en fin de match.

L'équipe de France n'a laissé aucune chance à une équipe d'Angleterre fortement diminuée, mercredi en match amical à Wembley (2-1). Un succès logique pour des Bleus, dominateurs dès l'entame de match, qui ont su faire tourner le ballon, grâce notamment à un Nasri très intéressant, et faire la différence par Benzema puis Valbuena. Les Anglais ont réduit le score par Crouch en fin de match. Il y a eu le fameux doublé de Nicolas Anelka un soir de février 1999 dans l'ancien Wembley, il y aura désormais ce 17 novembre 2010 et le neuvième succès de l'histoire de l'équipe de France, le deuxième de rang à Londres, face à l'Angleterre (2-1). Dans le nouveau temple du football anglais, le onze tricolore s'est transformé l'espace d'une grosse heure en professeur de football pour un élève dépassé dans les grandes largeurs, et qui n'aura sauvé l'honneur qu'en toute fin de match par Crouch sur son premier ballon. Au bout de 90 minutes d'une partie quasiment à sens unique, c'est avec une punition que l'équipe de Fabio Capello a quitté son antre du Wembley Stadium, tandis que les Bleus de Laurent Blanc pouvaient savourer un tour d'honneur bien mérité après cette quatrième victoire consécutive. Car si l'Angleterre était fortement handicapée par les absences de Terry, Lampard, Rooney, Agbonlahbor et Ashley Cole, elle entendait bien profiter de cette soirée londonienne pour mettre en avant son réservoir incarné par les Gibbs, Henderson, Milner ou Carroll, qui fêtait sa première sélection. Pas sûr qu'il en garde un souvenir mémorable, même si l'attaquant de Newcastle, applaudi à sa sortie, aura été un des rares à surnager, livrant un duel homérique à un Adil Rami une nouvelle fois très costaud. La veille du match, Laurent Blanc avait insisté sur la nécessité pour sa défense de rester inviolée pour la quatrième fois consécutive, il a été entendu pendant 85 minutes, dans l'axe avec un sans-faute de la charnière Rami-Mexès (ce dernier relayé après pause par Sakho) mais aussi, sur le côté gauche, où Abidal, après cinq mois de purgatoire, a effectué un retour tonitruant. Le sélectionneur avait ajouté qu'il attendait des progrès du côté de l'animation offensive, et là aussi, le message est bien passé, avec beaucoup de justesse technique de la part d'une équipe de France qui, sous la houlette d'une doublette Nasri-Gourcuff qui n'avait jamais débuté un match en Bleu (hormis en Espoirs), a longtemps privé son adversaire de ballon. A l'arrivée, cette victoire permet aux Tricolores de clore en beauté une des pires années de l'histoire de l'équipe de France, elle conforte également un Laurent Blanc qui, en l'espace de quatre mois, aura réussi à remettre dans le bon sens de la marche un groupe sorti traumatisé de son Mondial sud-africain. Une demi-heure de cauchemar pour les Anglais Bienvenue à Londres ! Au coup d'envoi de ce 30e Angleterre-France de l'histoire, le décor est planté pour les Français qui ont le droit à une réception « made in England » avec de la pluie, un stade plein, un « God Save the Queen » chanté à gorges déployées par 90 000 coeurs. Mais si ça a la couleur de l'Angleterre, sur la pelouse, c'est tout autre chose: en lieu et place de la pression attendue sur les Bleus, c'est une domination sans partage de l'équipe de France à laquelle assiste dans les vingt premières minutes un Wembley médusé. Emmené par ses duettistes Nasri et Gourcuff, mais également par un Malouda transformé par l'air londonien, les Bleus maîtrisent les débats pendant une demi-heure de cauchemar pour des Anglais réduits à courir en vain derrière un ballon insaisissable. Du coup, les occasions sont à sens unique et Foster doit se coucher sur une frappe rasante de Malouda (9e) puis sortir en corner un tir plongeant de Gourcuff (12e). Les Tricolores se régalent dans les petits espaces et fatalement, ils finissent par trouver l'ouverture avec un une-deux dans la surface entre Benzema et Malouda, la frappe sèche du gauche du Madrilène passe entre le poteau droit et Foster qui s'incline. Un 11e but en sélection pour Benzema et une ouverture du score on ne peut plus logique (0-1, 16e). Qui ne provoque pas pour autant la réaction attendue de Three Lions dépassés, ces derniers attendant la fin de la première demi-heure pour montrer le bout de leur nez, avec une tactique assez rudimentaire: on balance de longs ballons dans l'axe pour la tête du géant Carroll qui, dans un rôle de pivot, remise pour Milner et Gerrard, mais le premier tire trop mollement sur Lloris (27e), le second au-dessus (30e). Bien trop peu pour ces Anglais atones et accompagnés aux vestiaires par une bordée de sifflets, Wembley se transformant l'espace de quelques minutes en Stade de France, avec une hola déclenchée dans le coin des supporters français. A la pause, Fabio Capello, l'air mauvais, décide de tout changer en faisant rentrer Richards, Young et Johnson aux places de Ferdinand (Jagielka passe dans l'axe), Barry et Walcott, tandis que côté bleu, Mexès, ménagé, sort, remplacé par Sakho qui honore ainsi sa première sélection, et se met d'entrée en confiance en stoppant une chevauchée de Gerrard après une erreur de relance de Valbuena (53e). Le lutin marseillais, jusqu'ici pas vraiment à son affaire, se rachète aussitôt, puisque sur une action collective initiée par Gourcuff, Sagna, côté droit, centre pour Valbuena dont la reprise de volée laisse Foster de marbre, le break est fait (0-2, 55e) ! A 2-0, ce n'est plus la même chanson et la France se fait alors gestionnaire de son avance, ce dont profitent les Anglais pour tenter de sauver l'honneur. Mais Gerrard n'est pas en réussite (tête sur le haut de la transversale, 63e, reprise au ras du poteau, 80e), et Wembley se vide comme un seul homme à dix minutes du coup de sifflet final, les spectateurs anglais assistant à peine à ce numéro de soliste de Nasri dont la frappe trouve le poteau extérieur gauche de Foster (83e). Les absents auront tort, puisque sur son premier ballon, Crouch, tout juste entré en jeu à la place de Gerrard et oublié au marquage par Diarra, inscrit son 22e but en 42 sélections. La fin de match est étouffante pour un Lloris mitraillé de toutes parts, si les Bleus se sont fait quelques frayeurs inutiles, ils ont eu le dernier mot...