L'OM doit-il s'inquiéter ?

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AXEL CAPRON , modifié à
Logiquement battu par Lille dimanche au Vélodrome en clôture de la 26e journée de Ligue 1, l'Olympique de Marseille a subi un net coup d'arrêt alors qu'il restait sur quatre succès consécutifs en Championnat. Une série en trompe-l'oeil ? Toujours est-il que face à un rival direct dans la course au titre, le champion de France a affiché un niveau de jeu inquiétant qui reflète peut-être ses limites du moment.

Logiquement battu par Lille dimanche au Vélodrome en clôture de la 26e journée de Ligue 1, l'Olympique de Marseille a subi un net coup d'arrêt alors qu'il restait sur quatre succès consécutifs en Championnat. Une série en trompe-l'oeil ? Toujours est-il que face à un rival direct dans la course au titre, le champion de France a affiché un niveau de jeu inquiétant qui reflète peut-être ses limites du moment. Une classe d'écart. Le choc de la 26e journée de Ligue 1, s'il aurait pu s'achever sur un nul 1-1 trompeur, a logiquement tourné dimanche soir en faveur de Lille qui, avec davantage de réalisme, aurait pu boucler l'affaire bien plus tôt que dans le temps additionnel. Plus mobiles, plus percutants et surtout plus joueurs, les Nordistes ont fait plaisir à voir, notamment à un Rudi Garcia pas peu fier de voir ses joueurs appliquer ses consignes: "On était venu pour faire un tel match, pour jouer et imposer notre jeu. Je suis satisfait de notre prestation." Le salut lillois est passé par le jeu, l'OM se contentant de son côté de procéder par à-coups, une impression de déjà-vu cette saison. Car si les Phocéens restaient avant ce revers au Vélodrome, le deuxième de la saison en Championnat après celui concédé face à Caen lors de la 1ere journée (1-2), sur une série de quatre victoires de rang, deux constats s'imposent: le premier, c'est que ces victoires, à l'exception de celle à Sochaux, ont été remportées aux dépens de formations classées au-delà de la 15e place (Nancy, Arles-Avignon) ou en perte de vitesse (Saint-Etienne). Le second, c'est qu'elles ont été obtenues dans la douleur, avec une petite marge d'un but, l'OM peinant à maîtriser les débats. Et si l'équipe de Didier Deschamps s'en est sortie à chaque fois, c'est souvent sur un exploit personnel (Gignac à Sochaux, Ayew à Nancy), toujours grâce aux exploits d'un Mandanda qui tient la baraque à lui tout seul en ce moment. Le match nul concédé face à Manchester United en huitième de finale aller de la Ligue des champions (0-0) n'a guère été plus éclairant sur le niveau de jeu de l'OM, dans la mesure où de jeu, il n'y en eut pas vraiment entre deux équipes visiblement satisfaites avant même le coup d'envoi de ce score nul et vierge. Inquiétant ? "Il ne faut pas tomber dans le doute complet" Certes, la saison dernière, Marseille n'a pas toujours bien joué, ce qui ne l'a pas empêché de réaliser un inédit doublé Championnat-Coupe de la Ligue, mais depuis août - et les supporters ne s'en remettent toujours pas - il n'y a plus Mamadou Niang pour sauver la patrie. Et comme la défense connaît régulièrement des sautes de concentration (Heinze devancé par Frau dimanche...), que l'effectif n'a pas été épargné par les blessures depuis le mois d'août (Diawara, Valbuena, Rémy, Gignac, Azpilicueta, Mbia, Cissé...), que Cheyrou ne bénéficie pas toujours de la confiance de Didier Deschamps et que Lucho Gonzalez ne peut pas tout faire, la machine ne tourne pas aussi bien que la saison dernière. Ces limites, si elles passent «ric-rac» contre Arles-Avignon ou Nancy, deviennent plus flagrantes lorsqu'en face, il y a du répondant, ce qui a été le cas dimanche face à une formation de Lille qui a su forcer son destin pour prendre sa revanche sur le match aller (défaite 1-3 à Villeneuve d'Ascq). Dans un bel élan d'unanimisme, joueurs et entraîneur reconnaissaient d'ailleurs la supériorité d'un soir des partenaires de Mavuba, mais refusaient cependant de tomber dans la sinistrose, à l'image du capitaine Steve Mandanda: "Il y a beaucoup de déception, mais il ne faut pas tomber dans le doute complet. On loupe une occasion de passer devant et de marquer le coup. Il y aura d'autres matches." Et ils arrivent très vite... La victoire du LOSC et surtout la manière avec laquelle elle a été acquise donneront en tout cas des idées aux prochains adversaires en Championnat de l'OM, qui ne sont autres que Rennes vendredi, le PSG le dimanche 20 mars (avec entre les deux un huitième retour de C1 à Old Trafford) ! Autant d'échéances, à commencer par la première, que Marseille ne peut se permettre de rater: "Il va falloir se remettre dedans et aller chercher les trois points à Rennes car on en a besoin, commente Mandanda. En gagnant vendredi, on recollerait à Rennes et au peloton de tête. Une contre-performance là-bas compliquerait la suite." Et compromettrait sans doute les chances de l'OM de conserver son titre...