L'Amiral navigue à vue

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Thomas PISSELET , modifié à
Pour Amara Sy, un match contre Villeurbanne est "forcément un petit peu différent" des autres. L'ailier d'Orléans, qui a été sacré deux fois champion de France à l'Asvel (2002, 2009), espère donc se montrer à son avantage face à son ancienne équipe, vendredi soir, en ouverture de la 20e journée de Pro A. Ce qui n'a pas été trop le cas cette saison.

Pour Amara Sy, un match contre Villeurbanne est "forcément un petit peu différent" des autres. L'ailier d'Orléans, qui a été sacré deux fois champion de France à l'Asvel (2002, 2009), espère donc se montrer à son avantage face à son ancienne équipe, vendredi soir, en ouverture de la 20e journée de Pro A. Ce qui n'a pas été trop le cas cette saison. L'aventure d'Amara Sy à Villeurbanne s'était mal terminée. Ses retrouvailles avec l'Asvel, deux saisons plus tard, n'avaient pas été géniales non plus. C'était en novembre dernier à l'Astroballe, avec le maillot d'Orléans sur les épaules. Et l'ailier franco-malien (29 ans, 2,02 m) était passé à côté de son match (5 points et 2 rebonds en 17 minutes). Vendredi soir, en ouverture de la 20e journée de Pro A, "l'Amiral" aura l'occasion de se racheter lors d'une rencontre qui, pour lui, est "forcément un petit peu différente" des autres. "J'ai quand même un vécu et un parcours avec ce club de Villeurbanne, c'est chez moi, raconte-t-il sur OLBTV, la chaîne du club du Loiret. Quand on est sur un terrain de basket et qu'on joue contre son ancienne équipe, on a envie de briller. En plus, je n'avais pas été bon au match aller (perdu par Orléans 65-70, ndlr) donc j'ai à coeur de faire une bonne prestation." Pour rappeler à tout le monde qu'il avait été, en 2009, désigné MVP de la finale de Pro A et champion de France pour la deuxième fois avec la Green Team. A l'époque, Amara Sy aurait bien voulu rester à Villeurbanne, club qui l'a accueilli entre 1999 et 2002, 2005 et 2007 puis en 2008-2009, et où il sortait d'un exercice remarquable à 13,2 points et 5 rebonds de moyenne par match. Mais un désaccord financier avait précipité son départ. "J'ai lu dans la presse que les dirigeants de l'Asvel m'auraient proposé une augmentation de salaire de 50 %. C'est faux !, avait-il alors expliqué à 20minutes.fr. Ils m'ont proposé une petite augmentation que j'ai refusée. S'ils avaient vraiment voulu me garder, ils auraient fait les efforts." C'est en NBDL, la ligue de développement de la NBA, qu'il a ensuite rebondi, au Bakersfield Jam, avant de relever le challenge proposé par Murcie, en Espagne. Deux années dans l'anonymat, un peu galère. Sy: "Villeurbanne, ce n'est pas le même calibre que Vichy""Je ne m'en rappelle même plus !, nous avait-il confié en début de saison, pour son retour en Pro A à Orléans. Pour moi, tout ça c'est du passé. J'ai pris ce qui était bon à prendre, j'ai oublié ce qu'il fallait oublier et maintenant je suis à fond avec Orléans. Car il ne faut pas que je regarde derrière moi si je veux continuer à avancer." Le problème, c'est que le collectif de l'OLB n'a jamais vraiment trouvé la bonne carburation en 2010-2011. Avant leur succès à l'arraché sur le parquet de la lanterne rouge Vichy (67-65), le week-end dernier, les joueurs de Philippe Hervé avaient même enchaîné cinq défaites de suite en championnat, flirtant plus avec la zone de relégation qu'avec le wagon des équipes qualifiables en play-offs. Pas l'idéal pour s'épanouir et retrouver son meilleur niveau. Auteur de 8,2 points et 4 rebonds en 25 minutes par match - jusque-là sa troisième pire saison dans l'élite à l'évaluation -, Amara Sy est en-dessous de ce qu'il espérait. Mais sa dernière sortie face à la JAV (16 points, 3 rebonds) est peut-être un signe positif de ce qui l'attend contre l'Asvel. Une équipe rhodanienne transfigurée par l'arrivée de Pops Mensah-Bonsu et qui reste sur deux victoires probantes contre Nancy et Cholet. "Ce match est très important mais ça fait un petit moment déjà que chaque match est important pour nous, reconnaît-il sur OLBTV. On sort d'une belle prestation face à Vichy [...] mais Villeurbanne, ce n'est pas le même calibre. Ils vont venir avec une grande confiance. A nous de répondre présent pour ce combat. [...] Si on veut rivaliser, l'une des clés sera le rebond." L'Amiral espère que celui de sa carrière l'emmènera haut.