Un autre Versailles se dévoile à la Maison de la Reine samedi

La restauration a nécessité de nombreux corps de métiers.
La restauration a nécessité de nombreux corps de métiers. © Christophe SIMON / AFP
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avec AFP
La restauration était devenue indispensable vu l'état critique du bâtiment, fermé au public depuis 1848

La Maison de la Reine à Versailles, au coeur du hameau  de goût rustique édifié par Marie-Antoinette, rouvrira samedi après avoir été complètement restaurée, offrant aux visiteurs une atmosphère bien différente des galeries majestueuses et des parterres au cordeau du château. Entièrement financée depuis 2013 par un mécénat de la maison Dior, cette restauration était devenue indispensable vu l'état critique du bâtiment et du réchauffoir voisin, tous deux fermés au public depuis 1848.  Le hameau a été édifié entre 1784 et 1787 en demi-cercle autour d'un étang artificiel, fermant la perspective du jardin "à l'anglaise" que la reine avait fait réaliser plus tôt dans le goût de l'époque, explique Jérémie Benoît, conservateur en chef des châteaux de Trianon.

"Retour à l'antiquité". Conçu par Richard Mique, premier architecte du roi, le hameau comprenait à l'origine onze bâtiments aux fausses allures de maisons traditionnelles normandes - colombages, toits de chaume, escaliers extérieurs... Cinq étaient réservées à la reine, des "chaumières à surprises" aux intérieurs raffinés. Le mobilier installé à l'époque de Marie-Antoinette ayant presque totalement disparu dans les ventes révolutionnaires. 

Dès lors, les spécialistes se sont basés sur le plus ancien état historique connu, celui créé pour l'impératrice Marie-Louise, à partir de 1810. "C'est la période néo-classique, le retour à l'antiquité", précise Jérémie Benoît. Le grand salon situé à l'étage est particulièrement spectaculaire avec ses soieries jaune vif au mur, couleur reprise pour les fauteuils et canapés en bois peint blanc et or.

"Souci du détail". Cette restauration est l'occasion de mettre en valeur les métiers traditionnels - ébénistes, soyeux, passementiers, doreurs", souligne Catherine Pégard, présidente de l'Etablissement public de Versailles, qui insiste sur le "souci du détail" de ces artisans passionnés. "C'est une autre visite de Versailles, une entité autonome où l'on oublie la notion de temps et de lieu", poursuit-elle. Des restaurations ont été conduites au Petit Trianon en 2008, puis dans les appartements présidentiels du Grand Trianon en 2016. De nouveaux lieux de visite dont la fréquentation a doublé en moins de dix ans pour atteindre 1,5 million de personnes par an.